Alors que la Can bat son plein et que la satisfaction est à son comble dans les stades, la majorité des quartiers des villes qui abritent les stades sont restés les calvaires pour les populations.
Nkolmesseng, descente Ekoumdoum, chapelle Emombo pour ne citer que les rues de la ville de Yaoundé, aucune n’a été aménagée: il faut sévir. L'organisation de la Coupe d'Afrique où des compétitions majeures donnent l'heureuse opportunité au pays hôtes de se développer sur le plan infrastructurel. Les infrastructures sportives ne sont donc pas les seules concernées, d'où la mobilisation du gouvernement pour une fête à la hauteur des attentes. Depuis cinq ans la sonnette d'alarme est tirée afin que les ministères sectoriels s'activent pour apporter chacun sa contribution à la réussite de la Coupe d'Afrique des Nations. Seulement, et comme de coutume, certains de nos Ministres s'illustrent par un laxisme incompréhensible. La seule ville de Yaoundé, vitrine par excellence de cette Can ne peut offrir un visage reluisant qu'au centre-ville.
La pénétrante de l'échangeur de Mvan a à peine reçu son dernier bitume par endroit. Le tronçon chapelle Emombo, Terminus Mimboman nous rappelle les années 1940 dans les retranchements non encore bitumés du Nyong Ekéllé. Il vaut mieux vivre dans les villages les plus retirés de l'Est que de songer se rendre à nkolmesseng. Les grands discours ont laissés les populations sur leurs soifs, elles ont fini par perdre espoir. Mais pourquoi faire des rapports erronés au chef de l'Etat, pourtant sur le terrain la réalité est différente. A l'heure de la Can, les membres du gouvernement se seraient mieux illustrés chacun brandissant ses faits d'armes comme on le voit avec le Ministre de la Santé Publique, plutôt que de s'inscrire dans le registre de la mobilisation des spectateurs pour les stades. Une autre stratégie gouvernementale, bien connue déjà consistant à créer des distractions afin de faire oublier l’essentiel. Le cas d’ailleurs de Madame Celestine Keitcha Courtes est purement illustratif de ces distractions inutiles.
Elle qui s’est retrouvée en train de soulever les foules au stade tout récemment alors qu’on aurait voulu qu’elle nous donne le rapport des activités de son Département ministériel pour rendre la CAN belle. Il ne s'agit, ni plus, ni moins que d'une entourloupe. Comme en 1972, la Can devra jouer ses prolongations après le départ des délégations étrangères. Et à ce niveau, aucun doute ne subsiste, la CAN prendra un gout quelque peu amère. Monsieur le Président les populations comptent sur votre rigueur sans faille pour sanctionner ces mauvais collaborateurs qui font honte à la république et ternissent l’image de notre beau pays à l’international surtout lorsqu’on sait que la CAN est une vitrine vers l’international.