La marmite bouillonne dans la sous-région de la CEMAC, et ce n’est pas qu’à cause de la chaleur tropicale ! Tandis que le Centrafricain Faustin Archange Touadéra tient les rênes de la présidence tournante de cette auguste communauté économique, le vétéran de la scène politique, Paul Biya, chef de l’État camerounais, s’affaire à jouer les pompiers de luxe. Objectif : éviter que la sous-région ne sombre dans les tourments d’un ajustement monétaire aux allures de cauchemar.
À l’horizon, un sommet qui promet d’être aussi électrique qu’un orage en saison des pluies, avec en guest-star annoncée la directrice générale du FMI. En toile de fond : des rumeurs de dévaluation du franc CFA qui glacent les ardeurs, même sous le soleil de Yaoundé. Une réunion d’urgence des grands pontes de la CEMAC est programmée pour le 16 décembre prochain, et les dossiers brûlants ne manquent pas.
Côté économie, la maison commune vacille: surendettement généralisé, finances publiques en lambeaux, et pour certains, la pente est bien glissante. Prenez le Congo-Brazzaville, par exemple : quasiment en cessation de paiement, les fonctionnaires sont condamnés à jouer à cache-cache avec leurs salaires. Pas mieux en Guinée Équatoriale, plongée dans une récession profonde. Quant aux autres États, ils n’ont pas franchement de quoi bomber le torse.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que la zone franc tangue. En 2016 déjà, lors du sommet de Yaoundé, les chefs d’État avaient évité la tempête monétaire en se rangeant à l’unisson derrière le FMI. Depuis, quatre pays – Cameroun, Gabon, Tchad et RCA – ont signé des programmes d’ajustement, pendant que les deux derniers retardataires traînent encore la patte.
En résumé, ça sent le roussi dans la marmite sous-régionale, et le sommet de Yaoundé pourrait bien être celui de tous les dangers !