Dans un nouveau dossier spécial de Jeune Afrique consacré à Edouti et au jeu de pouvoir dans l’entourage de Paul Biya, plusieurs révélations sont faites par l’envoyé spécial du Magazine panafricain Georges Dougueli. Il est notamment question des relations entre Franck Biya et Chantal Biya, deux intimes du président de la République.

Manifestement le torchon brûle entre la première dame et le fils de Paul Biya, pressenti pour prendre la relève de son papa à Etoudi. « Alors que le président camerounais vient de célébrer ses 90 ans, dont quarante années passées à la tête du pays, ses proches ont resserré leurs liens. Mais, derrière la solidarité familiale affichée, les clans se préparent secrètement à sa succession », souligne d’entrée Jeune Afrique qui plante le décor.

« En maîtresse de maison avisée, Chantal Biya veille au grain. Son ennemi intime, Franck Biya, s’est lui aussi rapproché de son père. Lequel associe son fils à ses rendez-vous avec les grands groupes internationaux désireux d’investir au Cameroun. Franck conseille également son père dans l’ombre, en particulier sur les questions liées au financement des investissements, mais il n’a pas de fonction officielle », souligne Jeune Afrique.

Selon Jeune Afrique, Franck Biya n’aurait jamais été, contrairement aux rumeurs, le premier choix de Paul Biya pour prendre sa succession.


« Selon toute vraisemblance, le père n’a jamais manifesté un enthousiasme débordant pour préparer son fils à une carrière politique. Il semble que cette vocation ait pris forme dans l’esprit de Franck au cours de ces dernières années. Aussi le quinquagénaire s’active-t-il à se faire une place au sein d’un système qu’il a longtemps hésité à intégrer. Est-il exact qu’il veuille succéder à son père avec le soutien de ses amis et les encouragements de courtisans prêts à tout pour préserver leurs privilèges ? Il se garde bien de se prononcer. Le soutien d’un monarque traditionnel pourrait se révéler un atout précieux dans un projet de succession dynastique. Le 6 novembre 2022, Franck Biya a fait une tournée dans le nord du pays, où il a été reçu avec faste par le lamido de Rey Bouba, allié du régime. Aboubakary Abdoulaye est, en outre, sénateur du Nord (poste auquel Paul Biya l’a reconduit le 31 mars dernier) et premier vice-président de la chambre haute.
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Ceci étant, l’héritier présomptif – qui n’a jamais brigué de mandat électif – n’a pas encore fait ses preuves sur le champ des rudes batailles politiques qui font de Yaoundé une ville particulièrement cruelle », précise Jeune Afrique.