Actualités of Friday, 18 August 2023

Source: www.camerounweb.com

CONFIDENTIEL : Le contenu tant convoité de l'enquête sur l'assassinat de Martinez Zogo a fuité, voici quelques extraits

Le dossier d'enquête tant cherché et tant convoité dans l'affaire Martinez Zogo aurait fuité Le dossier d'enquête tant cherché et tant convoité dans l'affaire Martinez Zogo aurait fuité

Le dossier d'enquête tant cherché et tant convoité dans l'affaire Martinez Zogo aurait fuité et le confrère Africa Intelligence en dévoile quelques extraits. En effet, dans un précédent article, Camerounweb a appris l'audition de Maxime Eko Eko, le patron de la Patron lui aussi en détention provisoire pour complicité de torture ayant conduit à la mort de Martinez Zogo. Après près de huit heures d'audition, ce dernier a été reconduit dans sa cellule de Kondengui. De son audition il ressort que ce dernier n'aurait rien à avoir avec les faits.

« Dans leurs conclusions, les enquêteurs dégagent Léopold Maxime Eko Eko de toute responsabilité dans l'assassinat du journaliste qui s'est déroulé dans la nuit du 17 au 18 janvier, au terme de deux jours de tortures: le patron de la DGRE "n'a ni été au courant, ni commandé une opération à l'endroit du journaliste Martinez Zogo", écrivent-ils. Ils soulignent en revanche la responsabilité du directeur des opérations (DO) de la DGRE, le lieutenant-colonel Justin Danwe, présenté comme le "planificateur de l'opération ayant abouti à l'assassinat de la victime" » lit-on chez Africa Intelligence.

Qui est impliqué alors ?

« Devant les enquêteurs, il a qualifié ce texte de "machin qui n'est bon que pour la poubelle". Toujours selon la version de Justin Danwe, c'est pour "rentrer dans les bonnes grâces" de son supérieur, après des mois de tensions larvées a planifié l'opération d'assassinat du journaliste. Lors de ses auditions, il a affirmé "avoir été abordé à deux reprises en décembre 2022 par le DGRE", qui se plaignait du travail de Martinez Zogo à son sujet. Enfin, Justin Danwe assure avoir verbalement rendu compte de l'opération après son déroulement en présence du chef de la sécurité, le lieutenant Boukar Mamat Bichara » poursuit le confrère.

Le Rôle du DGRE dans l'affaire

« Léopold Maxime Eko Eko dément catégoriquement la version de son collaborateur. Devant la commission, il a soutenu qu'il n'avait "jamais reçu Danwe dans son bureau depuis la note de service". Ce que confirment Boukar Mamat Bichara et James Elong Lobe. Ce rival de Justin Danwe nie, lui aussi, avoir été mis au courant de l'opération contre Martinez Zogo. Plusieurs éléments mettent à mal les dires du directeur des opérations. Des officiers des renseignements témoignent qu'aucun compte rendu officiel de l'opération n'a été produit. Elle n'a pas été sous-traitée par la police ou la gendarmerie, comme c'est habituellement le cas, mais par des particuliers et des subalternes de la DGRE. Son financement composé de reliquats de précédentes opérations, a fait tiquer plusieurs officiers en interne. Enfin, les enquêteurs s'interrogent sur l'existence de possibles liens interpersonnels entre Jean-Pierre Amougou Bélinga et Justin Danwe » ajoute le confrère.

Se dirige t-on vers la libération de Léopold Maxime Eko Eko ?

« Le rapport, transmis le 23 février au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé, Belinga Cerlin, a été mis de côté sur instruction du directeur de la justice militaire, le colonel Didier Ndongmo Sipa. Ce dernier a demandé de privilégier les conclusions d'une autre enquête préliminaire, menée par la gendarmerie seule et plus à charge à l'encontre du DGRE, pour prononcer l'inculpation. Au grand dam du patron de la police, Martin Mbarga Nguélé, proche de Léopold Maxime Eko Eko, qui avait alors transmis à Paul Biya un résumé des travaux de la commission mixte (AI du 14/03/23). Le document de février a, depuis, refait surface jusque sur le bureau du juge d'instruction, qui devra décider le 4 septembre de la fin ou poursuite de la détention provisoire de Léopold Maxime Eko Eko. Ce dernier n'a toujours pas été remplacé à la tête de la DGRE, malgré les manœuvres en ce sens du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, dont il est un rival de longue date. Paul Biya, qui n'aime pas se voir imposer des décisions par les circonstances, attend de voir qui remportera le bras de fer au sein de l'appareil judiciaire. » conclut Africa Intelligence.