Les Sénatoriales approchent à grand pas avec le début de la campagne qui a été officiellement lancée ce 27 février. Même si le RDPC de Paul Biya risque de se tailler encore la part du Lion, les


« Les trente restants – trois par région – seront ensuite nommés par le chef de l’État avant le 11 avril, date de l’ouverture de la première session du Sénat. L’occasion d’un grand chamboulement ? Le poste de l’actuel patron des sénateurs, Marcel Niat Njifenji, attise toutes les convoitises, même si, à 88 ans, le natif de Bangangté (Ouest) n’a pas manifesté le désir de prendre sa retraite.Pourtant, selon nos informations, il n’hésite plus en privé à évoquer avec ses proches la fatigue qui l’empêcherait de poursuivre sa mission au Sénat, qu’il préside depuis 2013 en tant que sénateur nommé par Paul Biya. Le chef de l’État réfléchit donc cette fois à ne pas faire figurer le patriarche sur la liste des trente.Se poserait alors l’épineuse question de la succession de Marcel Niat Njifenji. L’un des prétendants logiques serait Abdoulaye Aboubakary, premier vice-président de la chambre haute et, lui aussi, sénateur nommé. Le lamido de Rey-Bouba (région du Nord) a pour atout de déjà diriger en sous-main le Sénat, en raison des fréquents ennuis de santé de Niat Njifenji. Mais son origine pourrait lui barrer la route », évoque Jeune Afrique dans une analyse.


« Adepte d’un savant équilibre politique entre les régions, Paul Biya serait en effet réticent à confier les rênes du Sénat à un Camerounais du « Grand Nord ». L’Assemblée nationale est déjà dirigée par Cavaye Yeguié Djibril, député du Mayo-Sava, dans l’Extrême-Nord. « Confier le Sénat à Abdoulaye Aboubakary obligerait le président à retirer l’Assemblée à Cavaye Yeguié Djibril », résume un parlementaire.

Or, contrairement à Marcel Niat Njifenji, le président de l’Assemblée nationale n’a jamais laissé entendre qu’il pourrait quitter son poste. Alors que le bureau de l’Assemblée doit être renouvelé, sans doute dans le courant du mois de mars, Cavaye Yeguié Djibril a déjà entrepris de consolider sa position. « Il n’a nulle envie de partir à la retraite. Or, s’il ne veut pas s’arrêter, où Biya pourrait-il le nommer sans que cela passe pour une rétrogradation ? », analyse un cadre de l’Assemblée.Au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), l’hypothèse de voir la présidence du Sénat échoir au Nordiste Abdoulaye Aboubakary a donc du plomb dans l’aile. Un autre nom revient souvent, en revanche : celui de Jean Nkuete, le secrétaire général du comité central du parti, originaire de l’Ouest comme Marcel Niat Njifenji. « Garder la présidence du Sénat à l’Ouest est la solution la plus évidente », confie un proche du palais d’Etoudi », précise le magazone panafricain.