Une note du secrétaire général de la présidence datée du 4 décembre a déclenché une polémique à Yaoundé en annonçant que le président Paul Biya s'opposait à la privatisation de la Cameroon Telecommunications (Camtel). Jeune Afrique a découvert que cette décision repose sur une lettre d'invitation du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, datée du 1er septembre, et non sur un rapport complet, créant ainsi un quiproquo administratif au sommet de l'État.
Cette lettre invitait Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, à une réunion sur la "restructuration" de Camtel, mais pas sur sa privatisation. Cependant, une réunion similaire s'est tenue le 22 septembre, rapportée dans un compte-rendu préparé par le ministre des Finances. Ce compte-rendu, transmis au président le 4 décembre, a conduit à l'opposition de Paul Biya à la privatisation.
L'absence de mot "privatisation" dans le rapport a ouvert la voie à des spéculations selon lesquelles le président pourrait ne pas avoir eu connaissance des détails du projet. Ce malentendu administratif est également lié aux recommandations d'une étude sur la viabilité de Camtel, réalisée par le cabinet AXYS. L'étude a révélé les défis financiers de l'opérateur historique, y compris une dette de 648 milliards de francs CFA en 2022.
Les recommandations incluent la création de trois filiales avec une ouverture partielle du capital à des investisseurs, une proposition mal interprétée comme une privatisation totale ou partielle. Jeune Afrique souligne que ces investisseurs pourraient être des acteurs publics, mais la confusion persiste.
L'avenir de Camtel, actuellement sous les projecteurs suite à la décision présidentielle, reste incertain. La privatisation de l'entreprise publique a toujours rencontré des résistances, et la question demeure de savoir si le palais d'Etoudi fera marche arrière après l'acheminement officiel du rapport de Louis Paul Motaze à Paul Biya. Jeune Afrique continuera de suivre de près cette affaire.