• Les choses s'accélèrent dans le sérail camerounais.
• La succession de Paul Biya se dessine peu à peu.
• Emmanuel Franck Biya aura-t-il un destin comme les actuels chefs d'Etat du Togo et Gabon ?
Les choses s'accélèrent dans le sérail camerounais. La succession de Paul Biya se dessine peu à peu. Longtemps rester dans le flou, l'on semble être arrivé au bout de l'attente concernant le remaniement ministériel. Aux dernières nouvelles, le Chef de l’État a bouclé le tour de la question et devrait conserver ses alliances. Si dans les coulisses l'on annonce l'éjection de l'actuel Premier ministre Joseph Dion Ngute, une grosse surprise est annoncée dans les rangs du nouveau gouvernement.
Les jours prochains sont donc très décisifs pour les ministres de Paul Biya. Concernant la surprise en question, toujours selon le journal 'La Météo' de la journée d'hier, une autre rumeur, tout aussi persistante, annonce l’arrivée aux affaires du fils aîné du président de la République, Emmanuel Franck Biya, que quelques-uns voient occupant une place charnière au sein du cabinet civil. Un bruissement que nos sources n’ont, malheureusement, pas pu confirmer mais qui reste plausible.
Une nouvelle qui réconforte les avis qui voit le fils ainé de la famille du Chef de l'Etat remplacer son père après son départ. Certains penseraient même à un destin proche de celui du Gabon ou du Togo.
Le cas du Togo avec Faure Gnassingbé succédant à Etienne Eyadema Gnassingbé
Faure Gnassingbé, né en 1966, est président de la République du Togo depuis 2005. Cette même année (en 2005). il succède à son père, président de la République de 1967 à sa mort en 2005. D'abord président par intérim du 7 au 25 février 2005, il est ensuite élu quatre fois de suite les 24 avril 2005, 4 mars 2010, 25 avril 2015 et 22 février 2020. Il est le fils de Gnassingbé Eyadema.
Il commence sa carrière politique comme député au sein du Parlement togolais pour la circonscription de Blitta, sous l'étiquette du Rassemblement du peuple togolais (RPT). Il est ensuite nommé ministre des Travaux publics, des Mines et des Télécommunications du gouvernement de Koffi Sama le 29 juillet 2003.
Sa nomination en tant que président de la République était déjà prévue, en raison du mauvais état de santé de son père. En décembre 2002, Gnassingbé Eyadema avait fait amender la Constitution du pays, avec entre autres mesures l’abaissement de l'âge nécessaire pour être président de 45 à 35 ans, âge qu'avait son fils à cette époque. Ceci aurait permis à Faure Gnassingbé de se présenter à l’élection présidentielle de 2003 au cas où Eyadéma ne pourrait se présenter.
À la suite du décès de son père le 5 février 2005 et d'un coup d'État constitutionnel soutenu par l'armée, Faure Gnassingbé devient président après avoir été élu président de l'Assemblée nationale. Sous la pression de l'opposition, de l'Union africaine et de la communauté internationale, Faure Gnassingbé renonce d'abord à être président jusqu'au terme du mandat normal de son père en renonçant à la modification de la constitution votée en toute hâte. Il annonce alors une élection dans les 60 jours. Ensuite, le 25 février, il renonce à son mandat de président par intérim et se porte candidat à l'élection présidentielle.
L’élection a lieu le 24 avril 2005. Faure Gnassingbé est élu avec 60,15 % des voix selon les résultats définitifs annoncés par la Cour constitutionnelle du pays.
Le cas du Gabon avec Ali Bongo Odinmba succédant à Omar Bongo Odinmba.
Ali Bongo Ondimba, né Alain-Bernard Bongo est président de la République depuis le 16 octobre 2009. Fils du président Omar Bongo, il est ministre de la Défense de 1999 à 2009. Il est élu chef de l’État en 2009, puis réélu en 2016 ; ses deux élections sont contestées par ses opposants.
Il est le fils aîné d'Albert-Bernard Bongo et de la chanteuse Joséphine Nkama (devenue par la suite Patience Dabany) et d'ethnie Teke. Il prend le nom d'Ali Ben Bongo lorsque son père convertit la famille à l'islam, en 1973.
Ali Bongo revient au Gabon et travaille dans le cabinet de son père entre 1987 et 1989. Son entrée dans la vie politique est une décision de son père mais se révèle compliquée, alors qu'Ali Bongo ne maîtrise pas les langues ni les coutumes locales. De 1989 à 1991, il est ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Casimir Oyé Mba. Il doit démissionner à cause de son âge : la Constitution de 1991 impose d'avoir au moins 35 ans pour exercer des fonctions ministérielles et Ali Bongo a alors 32 ans. Il revient dans le cabinet de son père.
Il se présente avec succès à la députation en 1990 dans le Haut-Ogooué. En 1996, il se présente pour prendre la tête de la province du Haut-Ogooué, qui est le fief de son cousin, le ministre de la Défense, général et ancien chef d'État-major Idriss Ngari. Ali Bongo affronte Ngari et se voit reprocher pendant la campagne sa méconnaissance de la langue locale et son absence de résidence dans la région. Mais il bénéficie du soutien de son père, qui est décisif dans son élection
En février 1999, Ali Bongo est nommé ministre de la Défense en remplacement de Ngari au sein du gouvernement. Ali Bongo dépense beaucoup pour sa popularité au sein de l'armée et place ses alliés. Son beau-frère, le ministre de l'Économie Paul Toungui, le trouve trop dépensier et bloque un achat militaire. À ce poste, il dispose par ailleurs de peu d'influence.
Ali Bongo est réélu député en 2001 et 2006. Vice-président du Parti démocratique gabonais, Ali Bongo est désigné candidat par le parti au pouvoir pour l'élection présidentielle prévue le 30 août 2009 et destinée à remplacer Omar Bongo, mort en juin 2009. Cette décision est le fruit d'un accord entre les élites gabonaises et la France afin d'assurer la stabilité du régime, des critiques apparaissant cependant sur cet héritage monarchique. Dans une interview accordée à Voice of America, il explique se vouloir candidat au changement. Ali Bongo est en tout état de cause un des dauphins auxquels songeait son père parmi tous ses enfants ; il est le seul à avoir été préparé de la sorte. Il utilise pleinement le PDG, machine électorale que lui a laissée son père et qui a remporté haut la main toutes les élections depuis l’avènement du multipartisme en 199022.
Le 3 septembre 2009, les résultats officiels indiquent qu’Ali Bongo est élu président de la République avec 41,7 % des voix, face à Pierre Mamboundou (25,6 %) et André Mba Obame (25,3 %). Ces derniers contestent la légalité de la proclamation et la sincérité des résultats23. À la suite de l'annonce des résultats, des émeutes éclatent à Port-Gentil et sont violemment réprimées, faisant au moins 15 morts. Après la validation des résultats de l'élection, Ali Bongo est investi le 16 octobre 2009.
De ce qu'on retient de ces figures phares du continent, c'est qu'ils ont été préparés à la succession au trône par leur géniteur. Entre les postes ministérielles et les députations, le cercle est vraiment bien fermé concernant la préparation au pourvoir suprême. Emmanuel Franck Biya aura-t-il un destin pareil. De ce que nous savons, le prochain remaniement ministériel l'érigera à un poste clé au sein d'Etoudi, de quoi confirmer notre analyse.