Dans une manœuvre précoce en vue de la présidentielle de 2025, Paul Biya a approuvé 40 nouveaux partis politiques au Cameroun, selon une annonce du ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Cette décision, présentée comme un enrichissement du paysage politique, suscite des interrogations sur son objectif réel.

Avec déjà 329 partis existants, certains experts politiques s'interrogent sur la motivation derrière cette autorisation massive. Certains y voient une tactique du RDPC (Mouvement démocratique du peuple camerounais) pour renforcer la majorité présidentielle et le G20 en prévision de l'élection de 2025.

Le ministre Atanga Nji justifie cette décision au nom de la démocratie, mais des voix s'élèvent pour remettre en question la nécessité réelle d'une telle prolifération de partis politiques. Certains analystes politiques pensent que ces nouveaux partis, sans programme spécifique, pourraient être utilisés pour fragmenter l'opposition, reproduisant ainsi la stratégie du RDPC de « diviser pour régner ».

Alors que le président Biya n'a pas encore confirmé s'il se représentera, des partisans du RDPC appellent déjà à sa candidature en 2025. L'histoire suggère que la majorité présidentielle et le G20, souvent utilisés pour soutenir publiquement Biya, sont récompensés par des postes ministériels.

Certains observateurs politiques s'interrogent sur la qualité des partis politiques au Cameroun, soulignant que la quantité ne garantit pas la participation efficace au processus politique. La législation actuelle permet un nombre illimité de partis politiques, une caractéristique qualifiée de « multipartisme intégral ».

La question centrale reste : cette profusion de partis renforce-t-elle réellement la démocratie ou est-elle un moyen pour le RDPC de consolider son pouvoir en affaiblissant l'opposition ? Les prochains mois pourraient révéler si cette stratégie de multiplication des partis politiques est destinée à étendre la démocratie ou à consolider le pouvoir en place.