Après l'annonce de la candidature de Michelle Ndoki pour challenger Maurice Kamto à la tête de son parti, un mouvement dissident vient de voir le jour. Lors des élections internes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti dirigé par Maurice Kamto, des militants ont été mécontentés à l’Ouest du pays.
Certains militants et cadres de cette formation politique ont donné une conférence de presse hier pour dénoncer la « dictature » au sein du Mrc. Ils pensent que Maurice veut faire du Mrc, un parti des avocats. C’est pour cette raison qu’ils annoncent la création PSG, Pacte Social pour la Gouvernance
Pour certains le RDPC joue les rôles troubles dans cette crise du parti. D'ailleurs la fédération communale du MRC Ouest dénonce une tentative de déstabilisation du MRC avec la complicité du gouvernement à travers un communiqué.
« Déplorant cette dérive antidémocratique, nous invitons les militants et sympathisants du MRC au calme et à la retenue et nous appelons les hommes des medias à rester comprendre qu’il s’agit là d’une autre tentative de déstabilisation portée par des individus qui ont cru infiltrer et prendre en otage les militants du MRC à l’Ouest en vue de livrer le parti sur un plateau en or au RDPC le moment venu. »
Licencié du MRC, Alex alimente la chronique avec ses sorties. Alex Nguepi ne fait partie des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Il a été définitivement exclu hier mercredi du parti. Une décision motivée du CNMA (comité national de médiation et d’arbitrage), apprend-on du confrère Actu Cameroun.
Pour Aïssatou Bouba Dalil, il y a bien longtemps qu’Alex Nguepi aurait dû être exclu du MRC. « Nous avons même été trop tolérants au MRC à supporter tous vos dérapages contrôlés et assumés, on vous a laissé une chance de vous ressaisir, mais vous étiez visiblement trop sûr de vous ! Vous avez joué avec le feu, vous vous êtes brûlé. » indique t-elle.
L'intéressé lui a aussi réagi sur cette exclusion. « En gros, les militants ne sont pas égaux dans l’application des statuts. Un peu comme le RDPC est en train d’expliquer au Camerounais que cela fait partie des prérogatives du président de la République de faire libérer un bandit qui a volé plus de 2 milliards de f cfa et de laisser pourrir en prison ceux qui ont manifesté pour demander la fin de la guerre du Noso. », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Au delà de cette déclaration, Alex Nguepi révèle que son expulsion est intervenue au vu de ses connivences avec Michelle Ndoki. Pour lui, Maurice Kamto écarterait les soutiens de sa concurrente directe à la tête du parti.
Sans amputer aucune partie du récit de nos confrères de Cameroon-Info, découvrez ici les révélations de désormais ex-militant du MRC, Alex Nguépi.
« Le Comité National de Médiation et d’Arbitrage (CNMA) du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) poursuit le nettoyage dans ses rangs. Le nom du second exclu après Emmanuel Kueka, chef de file de mécontents du parti à l'Ouest, est Alexis Nguepi. C’est l’ancien secrétaire adjoint du parti dans la Vallée du Ntem (région du Sud). Il a été « jugé » lui aussi le 2 Août suite là encore à une plainte du secrétaire général Me Christopher Ndong. Dans son compte-rendu d’audience diffusé depuis jeudi, le CNMA, fait savoir qu’il est sanctionné pour « engagement officiel du parti sans mandat préalable (participation aux différents débats médiatiques comme militant du MRC sans être dans la liste des communicants du parti) et le refus manifeste de se conformer à la ligne du Parti et à la discipline du Parti ».
Réagissant ce 5 Août 2022 sur ABK Radio, le condamné a soutenu que la procédure ayant conduit à son exclusion n’a pas été respectée. Il affirme que la commission régionale du Sud n’a pas prouvé qu’elle l’a convoquée avant de le suspendre. Il déclare qu’il s’attendait à un verdict du CNMA plus favorable. « Au lieu que le Comité National de Médiation donne un non-lieu et e rétablisse dans mes droits, ils ont plutôt créé une nouvelle affaire en disant que j’aurais dit que le MRC n’appartiendrait pas à Kamto et que j’aurais donné de manière implicite on soutien à Me Michelle Ndoki ».
Autre grief qu’il porte contre la « cour suprême du MRC », la non prise en compte (selon lui) des recours qu’l dit avoir formulés. « Je suis exclu du parti alors que j’ai deux recours dont les décisions n’ont pas été rendues. On a créé un procès Kafkaïen en dix jours, on m’a exclu, mais on a fait fi de la base du problème et de deux autres recours qui datent d’un an. La Commission Nationale de Médiation devait statuer dessus avant de se pencher sur la plainte de Me Christopher Ndong ». Alexis Nguepi croit savoir que des militants du MRC ont formulé des recours auprès de cette instance sans avoir jamais été entendus.
Nguepi rappelle que le président national Maurice Kamto avait expliqué à la télévision qu’il n’existe pas de statut qui prévoit l’exclusion des rangs du MRC. « Quand j’ai publié cette vidéo, les gens m’ont fait savoir que c’était en 2018 avant la Convention. J le pose la question. Donc Monsieur Kamto a modifié les statuts en 2018 sans que je ne sois ai courant ? », s’interroge-t-il avant d’ajouter, sûr de lui : «il y a une disposition statutaire qui est claire. Pour être exclu du MRC, vous faites des recours, ça arrive au niveau de la commission nationale de médiation. Ils donnent leur avis, signent le document, l’envoient au directoire qui siège. Avant de statuer, il s’assure que les procédures vous ayant permis d’arriver jusqu’à lui sont respectées. Ensuite, ils étudient la question sur le plan politique question de savoir si vous pouvez être exclu sur ce plan-là. S’ils sont d’accord pour vous exclure, le président Maurice Kamto entérine ».
Alexis Nguepi reproche à Kamto de n’avoir pas publié une note « dans laquelle il prend ses responsabilités au nom du directoire » et ne se contente pas d’écrire : « lu et approuvé ». Il déclare que le patron du MRC est « pris en otage » par des membres dudit directoire.
Lorsque l’on lui demande s’il va ester en justice, Nguepi se dit tenté par cette option. « Je peux saisir les instances judiciaires du Cameroun. La loi dit que lorsque les recours au niveau de l’organisation sont épuisés, comme c’est une organisation qui exerce au Cameroun, qui est en conformité avec les lois camerounaises, alors vous avez le droit, si vous le souhaitez, de saisir le juge judiciaire. Et la justice camerounaise peut me remettre dans mes droits. Je peux décider de la saisir ou non. S’il est prouvé que mes droits ont été violés, je peux être rétabli. Pour l’instant, je réfléchis sur cette opportunité. Je pense que j’irai vers cette option-là », annonce le puni.»
Cette exclusion tire une fois de plus le parti vers le bas en ces temps d'eaux troubles que traverse le parti. Mais il faut rappeler que ce n'est pas la première fois ce dernier est sanctionné. Il a déjà écopé de plus d'une suspension au sein du parti.