Cabral Libii, le député camerounais et ancien candidat à la présidentielle, pourrait perdre le contrôle de son parti, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), suite à une bataille de leadership avec l'un des fondateurs du parti, Robert Kona.

Selon Jeune Afrique, la procédure judiciaire en cours devant le tribunal de première instance de Kaélé devrait décider si Robert Kona peut récupérer la fonction de président du parti ou si Cabral Libii peut continuer à en assurer la jouissance.

Cependant, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a pris position en faveur de Robert Kona en ordonnant au directeur général d'Elecam, l'instance en charge des élections, de reconnaître Robert Kona comme le « mandataire » du PCRN. Cette décision intervient alors que le mandat de Cabral Libii à la tête du parti a officiellement pris fin le 11 mai et que Robert Kona a annoncé la tenue d'un congrès extraordinaire les 25 et 26 mai à Maroua pour déboulonner son adversaire.

La tenue de ce congrès est contestée par le camp de Cabral Libii, qui estime que Robert Kona ne peut pas convoquer un tel événement, même en se targuant d'un statut de président-fondateur, estimé fictif. Cependant, le sous-préfet de Maroua a autorisé la réunion publique, tandis que Paul Atanga Nji a demandé l'interdiction sur tout le territoire des activités de la faction PCRN de Cabral Libii.

Le secrétaire national du PCRN, Armand Okol, a souligné dans un communiqué de presse daté du 16 mai que le ministre n'avait pas le pouvoir de désigner les mandataires des partis politiques auprès d'Elecam, une compétence qui revient exclusivement aux formations politiques à travers leurs instances statutaires. Selon lui, c'est le président en exercice, Cabral Libii, qui a reçu mandat depuis le congrès de Guidiguis du 11 mai 2019.

Cabral Libii a dénoncé un « autre excès » de Paul Atanga Nji et a annoncé qu'il utilisera « toutes les voies de droit afin d'obtenir l'annulation pure et simple de cet acte [auprès d'Elecam, lequel n'a] aucun fondement juridique ». Il a conclu en déclarant que « ce n'est pas la médiocrité d'un ministre qui [l']empêchera d'être candidat » en 2025.

En somme, la bataille de leadership entre Cabral Libii et Robert Kona pour le contrôle du PCRN se poursuit, avec des implications potentielles pour la participation de Cabral Libii à la prochaine présidentielle. La décision du tribunal de première instance de Kaélé sera donc cruciale pour l'avenir du parti et de ses dirigeants.