Dans un contexte de tensions et d'incertitudes autour de l'état de santé du président Paul Biya, le journaliste camerounais Jean-Bruno Tagne a vivement critiqué la gestion de la communication par le gouvernement, qualifiant la situation de "cacophonie gouvernementale".

Tagne pointe du doigt ce qu'il perçoit comme une incompétence flagrante des autorités à gérer une simple question citoyenne : la localisation et l'état de santé du président de la République. Selon lui, les récents événements ont mis en lumière l'incapacité du gouvernement à communiquer de manière cohérente et transparente.

"Ils sont incapables d'avoir de simples éléments de langage même juste pour mentir proprement et élégamment au peuple," déclare Tagne, soulignant le manque de coordination entre les différentes déclarations officielles.

Le journaliste cite notamment l'exemple du ministre des Domaines, Henri Eyébé Ayissi, qui a annoncé une "grande messe œcuménique à l'intention du président Paul Biya", contredisant ainsi les déclarations précédentes du directeur du Cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, qui avait affirmé que le président était en excellente forme.

Tagne va plus loin en remettant en question la compétence globale du gouvernement actuel, déclarant : "En vérité, il faut se rendre à l'évidence : ils ne sont pas prêts. Ils ne l'ont jamais été." Il établit un lien direct entre cette présumée incompétence et l'état actuel du Cameroun, qu'il qualifie de "piteux".

Le journaliste conclut en critiquant la volonté du régime actuel de se maintenir au pouvoir malgré ce qu'il considère comme un bilan négatif de 42 années de gouvernance. "Quand on a démontré autant d'incompétence en 42 ans, on peut au moins avoir la décence de se retirer sur la pointe des pieds," affirme-t-il.
Ces déclarations s'inscrivent dans un débat plus large sur la transparence gouvernementale, la liberté d'expression et l'avenir politique du Cameroun. Elles reflètent les inquiétudes d'une partie de la société civile et des médias face à la gestion de l'information par les autorités dans cette période d'incertitude.