Actualités of Thursday, 21 December 2017

Source: camer.be

Camair-co: farouche bataille des réseaux pour un pactole de 30 milliards

La somme décaissée par la BGFI bank est destinée au sauvetage de l’entreprise La somme décaissée par la BGFI bank est destinée au sauvetage de l’entreprise

Robert Nkili, Edouard Akame Mfoumou, Frédéric Mbotto Edimo et Jean Paul Nana Sandjo, quatre ex-responsables de la compagnie nationale de transport aérien, ont livré une rude bataille pour avoir la mainmise sur la somme décaissée par la BGFI bank, destinée au sauvetage de l’entreprise.

Avec en ligne de mire, des positionnements pour la gestion de la manne financière du plan Boeing consulting. Cette guerre de réseaux est entretenue par de nouveaux acteurs : Alain Edgard Mebe Ngo'o, Mefiro Oumarou, Louis Georges Njipendi Kuotu et Ernest Dikoum.

Le 24 avril 2017, se tenait un nouveau Conseil d'administration extraordinaire à la Cameroon Airlines Corporation (CAMAIR-CO). Le troisième depuis l'arrivée d'Ernest Dikoum, le directeur général. Bien trop peu d’observateurs pouvaient parier un seul kopeck sur son maintien à la tête de cette entreprise. Souvenir de la valse répétitive de responsables au sein de cette compagnie. 5 directeurs généraux en seulement 7 ans d'existence. Le Néerlandais Alex Van Elk du 4 février 2010 au 3 janvier 2013.

Matthis Boertien du 3 janvier à septembre 2013. Frédéric Mbotto Edimo y a séjourné dans la maison neuf mois durant, de septembre 2013 à juin 2014. Jean Paul Nana Sandjo de juin 2014 à août 2016. Finalement, au terme de ce Conseil d'administration extraordinaire, c'est plutôt Mefiro Oumarou, qui confirmera l'instabilité managériale à la CAMAIR-CO.

Alors qu'Ernest Dikoum l'a échappé belle, l'éphémère président du Conseil d'administration sera éjecté au profit de Louis Georges Njipendi Kuotu. Le ministre délégué aux Transports payait ainsi cash son opposition au ministre des Transports, Alain Edgard Mebe Ngo'o, la tutelle technique de CAMAIR-CO. PCA contre ministre. Ministre contre ministre délégué. Directeur général sauvé par la présidence. L'écheveau difficile à démêler caractérise la compagnie aérienne depuis sa création en 2005, suivi de son vol inaugural le 28 avril 2011.

Après le départ des managers européens, et la mise en touche de Philemon Yang, comme président du Conseil d'administration de la CAMAIR-CO, la compagnie aérienne accueillera en septembre 2013, son premier directeur général de nationalité camerounaise : Frédéric Mbotto Edimo.

Provenant de l'ASECNA, muni d'une riche carrière dans le secteur de l'aéronautique, il sera alors présenté le jour de son installation par Robert Nkili, ci-devant ministre des Transports, comme «l'homme qu'il faut à la place qu'il faut». Les relations vont pourtant très vite se dégrader entre la tutelle technique, le Conseil d’administration et la direction générale de CAMAIRCO.

De gros trous d'air entre Robert Nkili, Édouard Akame Mfoumou, président du Conseil d'administration de l'époque et Frédéric Mbotto Edimo. «Sous l'ère Mbotto Edimo, tout premier directeur général de nationalité camerounaise à diriger cette compagnie aérienne, Édouard Akame Mfoumou a convoqué en l'espace de 9 mois, 10 Conseils d'administration extraordinaires», révélation d'une source interne, digne de foi. Le 10ème sera fatal au manager camerounais. Il sera remplacé par Jean Paul Nana Sandjo, après un passage éclair de 300 jours à la tête de cette entreprise.

Les malheurs de CAMAIR-CO commencent pourtant dès le lancement de son premier vol en avril 2011, rapporte quelques experts consultés. A sa création, les Camerounais étaient fiers de leur nouvelle compagnie. Une attitude en contradiction avec l'avis de certains spécialistes, à l'époque, très mesurés sur les potentialités du pays à rentabiliser ce projet aéronautique.

Notamment, sur «la qualité de nos infrastructures aéroportuaires, le nombre de plateformes à desservir, la sécurisation des lignes et de l'espace aérien, les installations fixes, la mobilité fonctionnelle des équipements, le nombre de lignes de qualité et la qualification des ressources humaines ».

La suite du mélodrame répétitif à CAMAIRCO leur donnera raison. Des techniciens camerounais à la compétence avérée, assistés de cadres français venus d'Air France, n'ont pu véritablement pas faire décoller l’appareil.