La récente ce dimanche de Pierre Blériot Nyemeck sur Info TV concernant le cambriolage survenu à la Présidence de la République du Cameroun a relancé le débat sur cet incident troublant. "Arrêtez de dire qu'on a cambriolé le Cabinet civil. Il faut plutôt dire qu'on a cambriolé la Présidence de la République. C'est la Présidence qu'on a cambriolée. On a cambriolé Biya, c'est lui qu'on a cambriolé. C'est ça qui est la vérité et c'est un fait", a-t-il déclaré lors de l'émission LIBRE EXPRESSION.
Cette affirmation met en lumière la gravité de l'incident, survenu dans la nuit du 15 au 16 juin, qui a secoué les plus hautes sphères du pouvoir camerounais. Contrairement aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, une source à la présidence a assuré à Jeune Afrique que "rien d'important n'a été emporté", démentant ainsi les allégations de vol de plusieurs milliards de francs CFA dans le bureau de Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de Paul Biya.
L'affaire a néanmoins suscité de nombreuses spéculations et accusations entre les différents clans rivaux au sein du palais d'Etoudi. Samuel Mvondo Ayolo lui-même a été soupçonné d'avoir orchestré le cambriolage, une accusation fermement démentie par ses proches. D'autres suspicions se sont portées sur Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, connu pour ses relations tendues avec Mvondo Ayolo.
Le caractère hautement sécurisé de la présidence rend ce cambriolage d'autant plus intrigant. Le palais est protégé par la garde présidentielle et la Direction de la sécurité présidentielle (DSP), avec des systèmes de contrôle d'accès sophistiqués et un réseau de vidéosurveillance. Cependant, le soir de l'incident, ce réseau aurait été désactivé, soulevant des questions sur une possible complicité interne.
Une enquête a été ouverte et confiée au colonel Dieudonné Evina Ndo, directeur adjoint de la DSP. Ce choix, apparemment paradoxal, s'explique par la confiance que lui accorde le président Biya et son statut d'officier de police judiciaire.
Cet incident s'inscrit dans un contexte de tensions internes au sein de l'entourage présidentiel, illustré récemment par les différends entre Ferdinand Ngoh Ngoh et Samuel Mvondo Ayolo dans l'affaire Samuel Eto'o.
L'insistance de Pierre Blériot Nyemeck sur le fait que c'est la Présidence elle-même, et par extension le Président Biya, qui a été cambriolée, souligne l'importance symbolique et politique de cet événement. Elle met en lumière les enjeux de pouvoir et de sécurité au plus haut niveau de l'État camerounais.
Alors que l'enquête se poursuit, cet incident continue d'alimenter les spéculations et les tensions au sein du pouvoir camerounais, révélant les failles potentielles dans la sécurité de l'une des institutions les plus protégées du pays.