Le directeur du bureau Afrique du HCR, en fin de tournée à l’Extrême-Nord, a présenté les actions prioritaires lundi à Yaoundé.
Chaque jour qui passe, de nouveaux réfugiés franchissent les frontières du Cameroun.
Avec les violences qui continuent de sévir dans le Nord-Est du Nigeria, on enregistre près de 65 820 réfugiés nigérians en terre camerounaise. Le plus gros effectif est celui des Centrafricains : 246 334.
Cette déferlante fait de l’Extrême-Nord du Cameroun une zone d’actions prioritaires du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). Car, là où 320 000 âmes supplémentaires sont enregistrées, le combat pour la survie devient rude, voire mortel.
Surtout lorsque la violence terroriste s’est également transposée dans l’Extrême-Nord, occasionnant la fuite de plus de 158 000 civiles camerounais. Ces situations alarmantes ont capté l’attention de Valentin Tapsoba, directeur du bureau Afrique du HCR qui était sur le terrain la semaine dernière.
Au cours d’une conférence de presse lundi à Yaoundé, il note d’abord pour s’en réjouir, l’hospitalité du Cameroun. « Nous encourageons le gouvernement camerounais à maintenir ses frontières ouvertes en ce moment où les perspectives d’un retour au calme ne sont pas encore envisageables au Nigeria et en RCA », a-t-il souhaité.
Seulement, ce flux migratoire pose d’importants problèmes. L’accès à l’eau potable et aux soins médicaux, l’éducation des enfants, la cohabitation entre réfugiés et populations locales, etc. Ce qui impose « une certaine urgence dans l’action et la nécessité de trouver des réponses appropriées aux problèmes de ces populations. »
Le projet d’adduction d’eau de la ville de Mokolo vers le camp de Minawao, dont l’exécution a été lancée avec la contribution de CAMWATER, s’inscrit dans cette logique. Par ailleurs, au cours du mois d’octobre dernier, le HCR a offert quatre véhicules pick-up aux autorités des régions de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua.
Un appui qui visait à faciliter les escortes des convois humanitaires. Des ordinateurs et fournitures de bureau ont également été offerts aux autorités de toutes les zones d’accueil des réfugiés par le HCR. Toutes ces actions, a noté Valentin Tapsoba, ont été appuyées par les gestes du chef de l’Etat camerounais, de la première dame, Chantal Biya, et de plusieurs autres donateurs, en faveur de ces personnes vulnérables.
En 2016, le HCR annonce que cet appui sera renforcé, même si l’institution onusienne connaît une crise financière sans précédent. Pour le Cameroun, le HCR avait, par exemple, besoin de plus de 45 milliards de F, mais seulement 15 milliards de F ont été débloqués.
Ce qui oblige à « faire quotidiennement des choix opérationnels difficiles, tout en assistant sans moyens à d’autres besoins vitaux des femmes et enfants réfugiés », a déploré Valentin Tapsoba.