• Il y a 11 ans que le Cameroun a inauguré la Société des Produits Avicoles du Cameroun, en abrégée SPAC

• Le projet a été financé à hauteur de 5 milliards de francs CFA


• 6 mois après son inauguration, la société a fermé porte




Après avoir inauguré l'usine d'abattage et de conditionnement de poulet, ils se sont rendus compte qu'il fallait du poulet.

Le vendredi 15 octobre 2011, Louis Paul Motazé, alors Ministre de l'économie et de la planification débarque en grandes pompes, avec un long cortège de voitures 4x4 à Bafang.

Il vient inaugurer la Société des Produits Avicoles du Cameroun, en abrégée SPAC.

Cette usine, qui vient d'engloutir la bagatelle somme de 5 milliards de francs CFA, est présentée comme la solution miracle du gouvernement du renouveau face à l'exode rurale et au chômage endémique des jeunes de Bafang.

Les missions de la SPAC sont claires et précises :

1- Acheter du poulet chez les producteurs locaux,
2- Traiter ce poulet selon la norme ISO,
3- l'emballer sous vide,
4- le conserver dans des chambres froides,
5- le commercialiser au Cameroun et en Afrique centrale.

La marque de poulet qui sortira de cette usine est connue ; il s'appelera «POULET DODU».

L'ambition est grande et noble ; la SPAC se propose de produire 3 000 poulets dodus par heure.

Après avoir visité l'usine et coupé le ruban symbolique, le Ministre Motazé va présenter un échantillon de «Poulet Dodu» aux populations de Bafang venues nombreuses, remercier le Chef de l'État S.E. Paul BIYA pour sa grande vision et mettre le cap sur Yaoundé.

Une fois l'usine inaugurée, le gouvernement se rend compte que le poulet produit à Bafang peine à nourrir les populations de Bafang elles-mêmes. Les jeunes producteurs locaux n'ont pas les moyens de se lancer dans une production de poulets à grande échelle.

Ce qui devait arriver arriva : Après avoir difficilement fonctionné pendant 06 mois, la SPAC fermera définitivement ses portes en 2013, faute de poulets.

11 ans après son inauguration, la SPAC est recouverte aujourd'hui de hautes herbes à Bafang, chef-lieu du département du Haut-Nkam, région de l'Ouest.