Actualités of Tuesday, 2 April 2024

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : Atanga Nji dans le viseur de Human Rights Watch

Human Rights Watch exhorte le gouvernement camerounais à respecter les libertés Human Rights Watch exhorte le gouvernement camerounais à respecter les libertés

Titre : Répression croissante des voix dissidentes au Cameroun : condamnation de l'interdiction de deux coalitions de l'opposition par Human Rights Watch

Dans un communiqué rendu public aujourd'hui, l'organisation internationale Human Rights Watch a fermement condamné les récentes interdictions émises par le ministre de l'Administration territoriale du Cameroun à l'encontre de deux importantes coalitions de l'opposition. Ces mesures sont considérées comme une manifestation supplémentaire de la répression grandissante à l'égard des voix dissidentes dans le pays.

Selon le communiqué, le 12 mars 2024, le ministre Paul Atanga Nji a déclaré illégales l'Alliance politique pour le changement (APC), dirigée par Jean-Michel Nintcheu, et l'Alliance politique pour la transition (APT), dirigée par Olivier Bile, les qualifiant de "mouvements clandestins". Cette décision fait suite à une récente rencontre entre Jean-Michel Nintcheu et Sisiku Julius Ayuk Tabe, un dirigeant du groupe séparatiste anglophone Gouvernement par intérim de l'Ambazonie, mentionnée comme l'une des raisons de l'interdiction de la coalition.

Carine Kaneza Nantulya, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch, a déclaré : "La mesure prise par le gouvernement contre ces coalitions montre comment les autorités camerounaises agissent pour fermer l'espace à l'opposition et au débat public à l'approche des élections présidentielles de 2025. Les autorités devraient immédiatement lever l'interdiction et permettre aux partis d'opposition de continuer à travailler sans subir de harcèlement."

En décembre 2023, Maurice Kamto, un éminent dirigeant de l'opposition, a été réélu à la tête du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l'un des groupes d'opposition les plus importants du pays. Il a ensuite annoncé la création de l'Alliance politique pour le changement. Le président actuel, Paul Biya, est au pouvoir depuis 1982 et effectue son septième mandat. Sa réélection en 2018 a été contestée, et Maurice Kamto a revendiqué la victoire.

Les réactions à cette interdiction rappellent la répression politique qui a suivi l'élection de Paul Biya en 2018, marquée par des manifestations de l'opposition violemment réprimées par les forces de sécurité camerounaises. Malgré la libération de certains membres de l'opposition, d'autres restent en détention, témoignant d'une persistance de la répression contre les dissidents.

Human Rights Watch souligne que l'interdiction de ces coalitions politiques viole les droits fondamentaux à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique, ainsi que le droit de participer à la vie politique. Ces droits sont garantis par le droit international relatif aux droits humains, auquel le Cameroun est partie.

Dans ce contexte, Human Rights Watch exhorte le gouvernement camerounais à respecter les libertés et les droits fondamentaux de ses citoyens, et à faciliter un processus électoral crédible et transparent dans le plein respect des normes démocratiques internationalement reconnues.