Actualités of Thursday, 21 October 2021

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : BBC révèle les origines des armes lourdes des Ambazoniens

BBC révèle les origines des armes lourdes des Ambazoniens BBC révèle les origines des armes lourdes des Ambazoniens

Le conflit qui dure depuis cinq ans au Cameroun pourrait prendre une nouvelle tournure significative avec des rapports selon lesquels ces groupes séparatistes anglophones reçoivent l'aide d'un groupe armé du Nigeria voisin.

Après deux attaques de combattants anglophones qui ont coûté la vie à 15 soldats camerounais le mois dernier, l'armée a publié un communiqué déclarant que "les séparatistes ont utilisé des armes lourdes pour la première fois, en violation du droit humanitaire international". Elle a ajouté que "la montée en puissance de ces groupes terroristes... est largement due à leur coopération avec d'autres entités terroristes opérant en dehors du pays".

Contacté par la BBC, le porte-parole des forces de défense camerounaises, le colonel Cyrille Atonfack Nguemo, n'a pas précisé quels groupes étrangers auraient travaillé avec les séparatistes anglophones, qui se disent victimes de discrimination dans ce pays dominé par les francophones.

On ne sait donc pas si les militaires pensent qu'il s'agit d'un ou de plusieurs groupes armés, ni où ils se trouvent.Mais les Forces de défense de l'Ambazonie (ADF) ont confirmé leur alliance avec le Peuple indigène du Biafra (Ipob), un groupe ethnique Igbo qui mène une campagne parfois violente pour l'autonomie dans le sud-est du Nigeria, dont une partie se trouve à 150 km de la frontière avec les régions anglophones du Cameroun.

Une vidéo publiée sur la page Facebook de l'ADF au début de l'année montre Cho Ayaba, le chef du Conseil de gouvernement d'Ambazonia - l'un des deux principaux groupes séparatistes anglophones, et le chef de l'Ipob, Nnamdi Kanu, annonçant une alliance "stratégique et militaire".Les deux leaders séparatistes ont expliqué que les deux groupes allaient "travailler à la sécurisation de leur frontière commune et assurer un échange ouvert d'armes, de renseignements et de personnel".

Quelle est l'importance de cette alliance ?

Les analystes sont divisés. "Pour le moment, la contribution de cette alliance sur le terrain dans la zone anglophone n'est pas encore claire", déclare Elvis Arrey, analyste principal pour le Cameroun au groupe de recherche International Crisis Group (ICG).

Cependant, Raoul Sumo Tayo, historien et analyste de la sécurité dans la région, estime qu'il ne faut pas la minimiser, car elle offre aux deux groupes des bases arrière où ils peuvent se retirer, hors de portée des forces armées de leurs pays respectifs. Cela est particulièrement important au Cameroun, où, selon lui, "l'armée était pratiquement absente [des zones touchées par le conflit] avant l'insurrection et a donc une connaissance extrêmement limitée de la région".

Les deux pays ont déjà discuté de la possibilité d'accorder à leurs forces de sécurité respectives le droit de traverser la frontière, notamment pour poursuivre les membres du groupe militant islamiste Boko Haram plus au nord, mais aucun accord n'a été conclu.

D'où viennent les armes lourdes ?

Les autorités camerounaises n'ont pas donné beaucoup de détails sur le type d'armes utilisées, si ce n'est qu'elles ont brièvement mentionné des missiles antichars et des lance-roquettes.

Selon M. Arrey de l'ICG, certaines proviennent en fait d'attaques contre les forces de défense et de sécurité. "D'autres armes proviennent du Nigeria", ajoute-t-il. Selon M. Tayo, même "avant la crise dans les régions anglophones, la zone du delta du Niger était une importante plaque tournante du trafic d'armes dans la sous-région".