Disparition brutale de Charles Sylvestre Ateba Eyené (papier fait dans la nuit du 21 février 2014) Je m'en souviens comme si c'était hier.
En raison de l'anniversaire du décès d'Ateba Eyené, il est loisible de retracer, in extenso, les circonstances de sa mort survenue le 21 février 2014 au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé.Ce lundi, 21 février 2022, nous commémorons l'an 8 du départ pour les cieux de l'ancien membre suppléant désigné au Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).
La République du Cameroun avait été ébranlée, dans la soirée du 21 février 2014, par une onde de choc, consécutive au décès inattendu de Charles Ateba Eyené. Tout est parti d'une rumeur relayée par une chaîne de télévision locale, selon laquelle Ateba Eyené est mort au Chu. De 17à 19h, des coups de fils fusaient de toutes parts. "Es-tu au courant? Ateba Eyené est mort", laissait-on entendre ici et là au téléphone. Voulant s'assurer de la véracité des faits, Hommes de médias, amis, camarades, étudiants, parents et connaissances du défunt avaient assiégé le hall conduisant à la salle de réanimation, où était interné l'écrivain. 19h et 15mn: le public ayant fait irruption est informé, paradoxalement, que Ateba Eyené n'est pas mort, mais il est dans un état comateux, rassure une source proche des médecins du Chu. Relativement apaisés, mais très préoccupés par la situation sanitaire précaire du sacré client des mass médias, des journalistes, visiblement plus nombreux, joignent, à nouveau, d'autres confrères au téléphone. Question de leur demander de ne pas se précipiter à annoncer cette triste nouvelle, pas du tout corroborée. Journaliste à Canal 2 international à l'époque, Ghislain-Pierre Essono a téléphoné à Armand Okol, alors Directeur de l'information à Ltm télévision. Histoire de le sommer de rectifier l'information liée à l'annonce du "décès" de Ateba Eyené, information défilant sur le synthé de cette chaîne de télévision locale. Et Okol de monter, illico presto, sur les antennes pour faire ce rectificatif.
----------------------L'annonce fatale
A 20h, le Directeur du Centre hospitalier universitaire s'est pointé à l'entrée de la salle de réanimation et a appelé le porte-parole de la famille de Ateba Eyené. Stephane Bitomo Semengue, de regrettée mémoire, se présente devant Maurice Nkam, l'air pensif et le cœur flétri et meurtri. Il est, par la suite, conduit dans la salle de réanimation. C'est dans ce lieu qu'il apprend finalement le décès de son frère Charles Ateba Eyené. L'ayant encouragé, le Directeur général du Chu lui suggère, sur ces entrefaites, de prendre des dispositions pour transporter le corps du défunt à la morgue d'un hôpital déterminé. 20h et 05mn: Stephane Semengué sort de la salle de réanimation l'air affligé et la mine triste et patibulaire. Journalistes, leaders politiques, acteurs de la société civile, étudiants et curieux accourent et l'escortent.
Ancien député Rdpc, Jean-Calvin Libog l'appelle: "Stephane, qu'est-ce qui se passe? Quelle est l'information actuelle", interroge le camarade de parti de Charles! Muet tel une carpe, le représentant de la famille de Charles fait quelques pas et va se placer devant le parking du Chu. Question de se concerter avec d'autres membres de l'entité familiale. 20h et 25 mn: Stephane Semengué appelle Ghislain-Pierre Essono et d'autres confrères et leur fait savoir que Charles Ateba Eyené est mort. Du coup, s'installe la consternation totale. Cris stridents, gémissements et lamentations des hommes et femmes massés au Chu. Les téléphones sont, à nouveau, activés. Question de confirmer la nouvelle du décès d'Ateba Eyené aux uns et autres. Trente minutes après, le corps d'Ateba Eyené est conduit à la morgue de l'hôpital général de Yaoundé, où Hommes de médias, parents, amis et connaissances ont, une fois encore, fait foule. L'enjeu consiste, en effet, à voir le visage du disparu. Peine perdue! Seuls y ont accès les membres proches de la famille. D'après des sources médicales, Charles Ateba Eyené souffrait, depuis des semaines, d'une anomalie au niveau des reins. S'étant rendu, le 19 février 2014, au Chu, le pensionnaire du Rdpc attendait, en vain, d'être mis sous dialyse. Appareil qui était occupé par un patient interné aussi à la salle de réanimation. Après plusieurs heures d'attente stérile, Ateba Eyené entre dans le coma et rend l'âme aux alentours de 20h au Chu.
Charles Ateba Eyené était titulaire d'un Doctorat Ph.D en Communication politique. Enseignant à l'Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication (Esstic) de l'Université de Yaoundé II-Soa, il avait publié 25 ouvrages sur les thèmes aussi divers que variés de l'agora. Ateba Eyené était membre suppléant désigné du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et Coordonnateur du Club éthique du Cameroun. Aussi était-il Citoyen d'honneur de Louisville dans l'Etat du Kentucky aux États-Unis d'Amérique et était expert des questions Chine-Afrique. L'immortel laisse cinq enfants, plusieurs neveux et nièces et une nombreuse famille inconsolables.