La cessation d’activité annoncée par Messapresse va-t-elle sonner le glas d?une mort programmée de la presse écrite au Cameroun ? Le format traditionnel nattire plus guère à part quelques badauds passionnés et désargentés qui ne lisent que les grands titres en affiche des devantures de kiosques. La vente de journaux papier subit donc une lente érosion entamée dès les années 2000 avec l'émergence du média en ligne qui a bouleversé tout un pan de métiers grâce au développement des usages sur terminaux web et mobiles.
On ne compte plus les journaux et magazines qui pullulent sur Internet du fait de son faible coût de production. La presse en ligne camerounaise doit désormais maîtriser la technologie la diffusion la monétisation la formation et la publicité : la démocratisation de la technologie WordPress (CMS) permet à tout le monde de créer un site internet gratuitement sans l'appui d'un webmaster qui intégrait autrefois les contenus.
Les écoles spécialisées en communication mettent du temps à l'allumage pour ouvrir de nouvelles filières au web journalisme malgré cela le MOOC ou le E-learning sont des alternatives qui peuvent compenser ce retard. La diffusion et la monétisation vont de paire car une bonne indexation aux moteurs de recherche assure une audience large qui génère des données qui vont valoriser des espaces publicitaires auprès d'annonceurs ou en partenariat d'agrégation avec Google qui fait office de régie e-pub incontournable.
Néanmoins on observe des innovations déployées au niveau local comme la plateforme ekiosque qui est une application mobile qui assure la distribution en ligne de journaux au prix de 200 FCFA payé via la monnaie électronique mais sa pratique doit se démocratiser pour espérer convaincre ses utilisateurs. Verra-t-on un jour une initiative comme le Fonds Digital Initiative News qui finance l'innovation dans les médias en Europe et soutenu par Google ? Au ministère de la Communication dengager une réflexion profonde pour savoir si l'agrégation bénéficie à la presse écrite.