Les affaires du richissime homme d’affaires camerounais ont été mises en liquidation judiciaire en Afrique du Sud, où il a beaucoup investi dans l’immobilier et le commerce général. Il entend désormais appliquer la réciproque à partir des tribunaux locaux.

Il y a comme un très mauvais vent, une loi des séries autour du milliardaire camerounais Baba Ahmadou Danpullo. Généralement présenté comme l’homme le plus riche du Cameroun, ses nombreuses affaires périclitent les unes après les autres depuis plus de deux ans, en Afrique du Sud où il a massivement investi.

Le groupe Bestinver, autour duquel il a bâti son empire au pays de Nelson Mandela et désormais mis en liquidation, a ainsi maille à partir avec la First National Bank (FNB). Cet établissement bancaire, filiale de FirstRand Bank Limited, estime ainsi que Bestinver Company South Africa, Bestinverprop, Leopont et Joburg Skyscraper, spécialisées dans l’immobilier, ne pourront jamais faire face à leur lourd endettement de l’ordre de 22 milliards FCFA.

Elles sont depuis juin 2020 et au même titre que les centres commerciaux Princess Crossing, également propriétés de «Baba», placées en redressement judiciaire. Tous les recours, en opposition à la vente de son patrimoine immobilier, ont été rejetés par la justice.

L’homme d’affaires, qui n’en croit rien et indique accuser le coup après l’épisode du Convid-19 ayant fortement secoué son business, évoque de son côté la «spoliation» et la «croisade raciste». S’il jure avoir respecté l’échéancier de remboursement convenu entre les parties, à hauteur de 400 millions FCFA mensuels jusqu’en avril 2020, il estime également que sa holding disposait encore de plusieurs années pour apurer son ardoise engagements vis-à-vis de FNB, qui désormais exige le remboursement «intégrai, anticipé et immédiat» du solde des créances.

Bestinver, qui estime ses actifs en Afrique du Sud à quelque 200 milliards FCFA, exige le remboursement d’un montant de 23,8 milliards FCFA au titre de loyers indûment perçus, de frais de recouvrement et des intérêts.

Dans ce que certains considèrent comme des mesures de rétorsions contre les intérêts sud-africains au Cameroun, l’on apprend que Baba Danpullo a obtenu, en début septembre dernier du tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, une ordonnance visant à saisir, auprès des banques locales les comptes de la filiale locale de l’opérateur de téléphonie sud-africain MTN.

La même démarche vise, selon le magazine Jeune Afrique, le chocolatier-confiseur Chococam, filiale du groupe agroalimentaire Tiger Brands). A eux deux, l’homme d’affaires réclamerait le paiement de 243 milliards FCFA. Mais il se pourrait que la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) ait opposé un veto, par rapport à cette démarche.

Plus que jamais dos au mur, le milliardaire a usé de son influence pour en appeler à la médiation du président Paul Biya, mais aussi de son homologue sénégalais Macky Sali, qui selon des sources proches du dossier aurait un jour promis un passeport diplomatique à Baba Ahmadou Danpullo, qui un jour a émis l’ambition d’investir à Dakar.