C'était dans le cadre de la commémoration de l'an 52 de sa mort par fusillade sur la place publique dans le chef-lieu de la région de l'Ouest Cameroun le lundi 15 janvier 1971.

Le Président de l'Offre Orange et de Nouveaux Droits de l'Homme Cameroun a justifié la motivation à venir sur la tombe du Nationaliste Ernest Ouandié en se rendant compte que les héros camerounais étaient dans le corbeillon des oubliettes. Ernest Ouandié par exemple a combattu avec son père à l'époque coloniale. Sa presence hier s'inscrivait à la suite de la commémoration des 70 ans de règne de Sa Majesté Fo'o Sokoudjou Jean Philippe Rameau de Bamendjou qui est l'un de ses compagnons de lutte. Docteur Hilaire Kamga est arrivé ici pour la première fois il y a 13 ans pour chercher à savoir où se trouvait la tombe de Ernest Ouandié. C'était dans la brousse. Il n'y avait rien qui pouvait donner un éclat au sépulture de ce monsieur reconnu comme étant le dernier résistant.

Son assassinat le 15 janvier 1971 a été spectaculaire. Il a été fusillé sur la place publique à Bafoussam. Le Président de l'Offre Orange s'est rendu compte que tout a été fait pour qu'il soit oublié. La décision depuis 13 ans de lancer cette opération s'est matérialisée dès le début par une procession à partir du lieu de son assassinat jusqu'à la tombe au niveau du Plateau Eec. Cette année il n'y a pas eu beaucoup de monde, mais avec son équipe, il n'y a pas eu de découragement. Ils savent à la réalité que les Camerounais sont en train de prendre conscience. Ils doivent le faire de manière opérationnelle en se joignant à des activités symboliques comme celles-ci. Le travail se fera dans ce sens. Car, ce que Ernest Ouandié portait comme idéal et pensée, devrait être enseigné. Il est question de savoir pourquoi ces hommes se battaient pour l'indépendance du Cameroun. Il portait avec ses camarades un combat important pour le pays. Les générations qui suivent après sa fusillade se doivent de lui rendre des vibrants hommages. En lançant l'opération il y a 13 ans, le premier combat était d'avoir une tombe qui ressemble à quelque chose avec le buste de celui qu'on appelle affectueusement "Camarade Émile." Les actions sont en cours pour bâtir les tombes de ses autres camarades à côté. Il s'agit de Fotsing Raphaël et de Tambeu Gabriel dit "Wambo le Courant."

Docteur Hilaire Kamga était accompagné dans cet exercice de quelques personnes engagées dans la reconnaissance du combat de Ernest Ouandié. Pour le Docteur Pojumé Hugues, enseignant à l'Université de Dschang, se retrouver hier à la tombe relevait d'une habitude tous les 15 janvier. C'est un acte de compassion à l'endroit du dernier martyr de la République du Cameroun. Le fondement de ce geste symbolique pour lui se réfère aux idées partagées par Ernest Ouandié qui doivent être transférées à la jeune génération. Il est question de restituer la vraie histoire du pays. Une histoire mal enseignée et même inexistante dans les programmes scolaires et académiques. Seule l'histoire de l'Amérique, de l'Espagne et autres est servie aux élèves et étudiants. Un ancien combattant du groupe du Nationaliste Paul Momo était aussi de la partie. Le militant de l'Union des Populations du Cameroun (Upc), Ouafo Jean Armand dit "Tout-Puissant Commandant Man Diésel" a vu en cette énième commémoration un autre moment de pleine émotions.