Actualités of Tuesday, 3 December 2024

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : Impôts massifs, mais des routes toujours absentes

Cameroun : Impôts massifs, mais des routes toujours absentes Cameroun : Impôts massifs, mais des routes toujours absentes

Au Cameroun, le débat sur la répartition des impôts et l'absence persistante d'infrastructures de base comme les routes suscite de vives réactions. Vincent Ateba, fiscaliste, a récemment souligné le coût énorme de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) dans le pays. Invité à l'émission Grand Débat sur Cam 10 Télévision, il a précisé les barèmes et les prélèvements mensuels effectués selon les tranches de revenus, tout en pointant un contraste frappant entre les sommes collectées et le manque de réalisations concrètes en matière de développement.

« Si votre salaire est compris entre 62 000 FCFA et 2 millions, l'État vous prélève 10 % chaque mois, que votre employeur verse directement à l'administration fiscale. Pour ceux qui gagnent entre 2 et 3 millions, le prélèvement passe à 15 %, et entre 3 et 5 millions, à 25 %. Enfin, pour les revenus supérieurs à 5 millions, c'est 35 % qui sont prélevés. »

Ce système de taxation progressif n’est pas sans susciter des critiques, notamment sur la question de la redistribution des fonds collectés. De nombreux Camerounais s’interrogent sur l’absence d’infrastructures routières adéquates dans plusieurs régions du pays, alors même qu'ils subissent des ponctions fiscales importantes.

Le constat est amer pour beaucoup de citoyens. En dépit des montants significatifs versés à l'État, de nombreux axes routiers restent impraticables, et les projets d’infrastructures peinent à se concrétiser, plongeant plusieurs zones rurales et urbaines dans une situation d’isolement et de précarité. Ce fossé entre l'effort fiscal des citoyens et la réalité des services publics nourrit le sentiment d'une gestion inégale et souvent opaque des fonds publics.

Face à cette situation, l'absence d'infrastructures comme les routes devient un symbole des frustrations croissantes. « Nous payons des impôts, mais nous ne voyons pas où va cet argent. Nos routes sont toujours dans un état pitoyable, surtout en dehors des grandes villes. Comment peut-on justifier cela ? » s’interroge un habitant de Douala.

Le sujet des routes au Cameroun a longtemps été une épine dans le pied des autorités. Alors que des sommes colossales sont allouées aux projets d’infrastructures dans les budgets annuels, les résultats sur le terrain tardent à convaincre. Des villes comme Yaoundé et Douala, malgré leur statut de centres économiques, sont souvent marquées par des embouteillages chroniques et des routes en mauvais état, faute d'investissements suffisants ou d'une mauvaise gestion des projets.