Le ministre du Développement urbain et de l’habitat à travers un accord de partenariat impliquant la Sic, la Mipromalo et Cimencam, fait du projet de construction des logements en terre-ciment, une solution alternative pour réduire l’important déficit en logements décents que connaît le Cameroun.
C’est la commune de Pitoa située dans département de la Bénoué, région du Nord, qui a abrité le 16 octobre 2021, la cérémonie officielle de lancement des travaux de construction de 200 logements en matériaux terre-ciment. Ce projet de production de logements à coûts très abordables qui entre dans sa phase pilote à Pitoa repose sur une convention cadre signée en 2019 entre Cimencam, Mission de promotion des matériaux locaux (Mipromalo), Société immobilière du Cameroun (Sic), Mission d'aménagement et d'équipement des terrains urbains et ruraux (Maetur) et Crédit foncier, et concrétisée par la construction d’un logement témoin en 2020 ayant permis un accord de partenariat public-privé entre ces structures. Il s'agit d'un gigantesque projet à la faveur de toutes les couches sociales camerounaises mais davantage au profit des moins nantis avec la mise à disposition des populations camerounaises, des différents types de logements sociaux à des prix réduits et compétitifs. En raison de sa polyvalence et sa grande disponibilité, la terre est l'un des plus anciens matériaux de construction au monde.
Elle a été utilisée comme matériau de construction dans tous les continents et dans tous les âges. L'utilisation de la terre sur site comme matériau de construction permet d'économiser des coûts de fabrication, du temps, de l’énergie, de réduire la pollution de l'environnement et les frais de transport. Aussi elle permet aisément de satisfaire les générations futures, en répondant aux besoins de l'architecture moderne. « La synergie positive qui caractérise l’unicité et la complémentarité des actions des structures publiques, parapubliques, et privées pourrait permettre indubitablement d’étendre, la production du même effectif de 200 logements dans chacune des 10 régions du cher pays », a déclaré Célestine Ketcha Courtès.
Réduction de la pauvreté
Selon Onu-Habitat (1996), la pénurie de logements dans les villes africaines varie de 33% à 90%. Pour répondre aux besoins de logement, de nombreuses personnes ont eu recours à la location de cabanes dans des arrière-cours et squats sur des terres illégales. Au Cameroun, conscient de ce déficit, le Président de la République Son Excellence Paul Biya, a instruit le Gouvernement à lancer un programme pour la construction de logements sociaux à l’échelle nationale. Un programme en cours depuis une dizaine d’années et qui fait déjà la fierté de nombreux ménages. Aussi, Onu-Habitat, relève qu'environ 60% de la population africaine réside dans les bidonvilles, ce qui fait que la majeure partie de l’urbanisation en Afrique prend très rapidement des formes incontrôlées. Avec la promotion de la terre en tant que matériau alternatif abordable pour le logement, le ministère du Développement urbain et de l’habitat devrait améliorer les possibilités d'accès au logement et une réduction de la pauvreté par l’accès à l’emploi, notamment dans le domaine de la construction. Grâce aux services techniques disponibles et l’expérience de la sic dans en matière de logement, et les réserves du programme de construction des logements sociaux, le Minhdu devra pour les logements en terre-ciment promouvoir un nouveau style d'architecture et redynamiser l’urbanisation dans le pays.
Egalité des chances
Les avantages de la terre sont nombreux, par rapport aux autres matériaux de construction manufacturés. En effet, la terre se trouve directement dans la nature et le recours à une source d’énergie artificielle reste donc faible. De plus, les murs ainsi construits sont parfaitement résistants et naturellement isolants et sont dotés d’une résistance solaire passive grâce à l’isolation naturelle produite par la terre. Ketcha Courtès en se référant au discours d’investiture du 6 novembre 2018, dans lequel le Chef de l’Etat, proclamait : « la démocratie est d’apporter au plus grand nombre des conditions de vie aussi bonnes que possible et une véritable égalité des chances, je persisterai à consacrer tous mes efforts à mettre en valeur une politique d’habitat social digne de ce nom », a invité les populations et autorités administratives à prendre toutes les dispositions appropriées pour que les 50 premiers logements terre-ciment de Pitoa soit une fierté pour la nation, avant d'exprimer sa gratitude et ses remerciements à l'ensemble des partenaires parties prenantes à ce projet. Car, a-t-elle souligné, ces projets de logements sociaux pourraient réussir ou échouer en fonction du niveau de participation communautaire de chaque individu et la communauté dans son ensemble. A bon entendeur