Actualités of Wednesday, 10 May 2023

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : L'origine des noms des arrondissements de la Lékié

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1- OBALA

Autrefois à l’emplacement actuel de la ville d’Obala se trouvait une savane. En ces lieux, on retrouvait beaucoup d’«obals » ou biches. Les chasseurs venaient donc de partout afin d’y chasser cette espèce animale. Il était à cet effet usuel d’entendre dire « MetekeObal » entendu pour « Je vais chasser l’obal ». Les Esselé qui constituent le clan majoritaire à Obala ont été trouvés par les Allemands qui nommèrent les lieux « Obala ». En 1917, une chefferie de premier degré fut établie et le quartier administratif occupa pendant longtemps le rez de chaussée de la maison du chef. Toutefois, en 1942, du fait de certains événements politiques, la chefferie de premier degré fut transférée à Edinding et celle des Esselé d’Obala devint une chefferie de second degré.

2- EVODOULA

Etymologiquement, le mot ‘’Evot doula’’ signifie « arrêt de la marche ». C’est à cet endroit que les ancêtres avaient décidé de s’installer définitivement à l’époque des guerres tribales. Evodoula, nom officiel aujourd’hui en français est une déformation de Evot doula.

3- ELIG-MFOMO

Le nom de la ville vient d’une famille donc le père s’appelait Mfomo Noa Alima. Ce dernier était du village Elig-Onana, il eut plusieurs enfants qui mourraient. Ses frères installés au niveau où se trouve la ville en ce moment, ont vu que sa progéniture disparaissait, l’ont amené à construire là où ils étaient installés pensant changer cette situation. Malheureusement, celui-ci ne procréa plus. A sa mort, le lieu a pris la dénomination d’Elig-Mfomo qui veut dire le patrimoine de Mfomo pour pérenniser son nom. C’est ainsi que quand on décide de créer la ville, on choisit le village d’Elig-Mfomo qui est aujourd’hui le centre urbain.

4- OKOLA

Crée en date du 21 Août 1952, le nom de la commune d’Okola fait référence au rocher actuellement située près du lycée d’Okola. De la petite histoire nous retiendrons que ce rocher était le lieu de rassemblement des ancêtres de la famille Mvog Anankok. C’est d’ailleurs précisément à cet endroit où se réglaient les problèmes les plus intéressants en cours au sein de la communauté. Il faut également retenir que seuls les initiés, les patriarches pouvaient s’y rendre. La commune d’Okola est issue de la subdivision de Djoungolo dans l’ancienne Région du Nyong et Sanaga. Elle a donné naissance respectivement à Monatélé et Lobo.

5- MONATÉLÉ

La ville que certains appellent affectueusement "Monat" tiendrait son nom de deux versions différentes.
Pour certains, le nom Monatélé proviendrait d’un petit cours d’eau marécageux qui coule à l’entrée nord du centre urbain, dont les deux versants étaient particulièrement glissants. Ainsi, en langue éton on disait « mon a tel » qui veut dire petite glissade.
En référence à la bravoure et de noblesse durant les guerres tribales la deuxième version soutient que Monatélé vient de « mon a tele » qui signifie l’enfant debout.

Qu'importe laquelle des versions est la vraie, une chose est certaine : Monatélé offre la plus belle vue sur la Sanaga. Les différents îlots qui se trouvent dans le fleuve ont chacun leur petite histoire. Et méritent d'être explorer.
Si vous êtes amateurs de sensations fortes rendez-vous aux chutes de Lebang. Selon la légende, les chutes de Lebang dont on entendrait au loin les échos, ne sont jamais dévoilées aux yeux des non initiés.
Par contre, l’accès aux chutes de Poupouma se fait dans des conditions parfois difficiles. Assurez-vous d'être bien équipé et de respecter les mesures de sécurité nécessaires. Là-bas vous pourrez admirer des hippopotames dans les eaux de la Sanaga. D'ailleurs, c'est l'hippopotame qui est l'emblème de la commune de Monatélé. Raison pour laquelle il figure sur le logo de la commune.

6- EBEBDA

La Commune d’Ebebda est occupée par deux ethnies principales : les Manguissas et les Etons. Ces derniers appartiennent à l’ethnie plus large des Bétis qui regroupent de nombreuses autres ethnies. Ils seraient venus des hauts plateaux de l’Adamaoua depuis le Niger attiré par le commerce atlantique. Ils ont été pourchassés par les islamistes, peuple dirigé par Ousmane Dan Fodio au 19e siècle. Les bétis prirent la fuite. Et selon la légende ils traversèrent la Sanaga sur le dos du serpent géant "NGAN-MEDZA".
Suite à une révolte contre les wanguijio qui les avaient asservis en esclavage, les etons se dispersèrent le long du fleuve et à l’intérieur des terres vers la montagne Koan à l’Est créant ainsi « Ebebda » qui signifie « trou de la guerre » ou "tranchée" en français. Au terme d’une seconde guerre opposant les manguissa et les etons entre 1918 et 1924, les Manguissa s’imposèrent sur l’actuel territoire de la Commune. L’arrivée des missionnaires catholiques dans les années 30 entraine le désenclavement des villages et la création des infrastructures (routes, centre de santé, etc).

7- SA’A

L’histoire de Sa’a est étroitement liée à celle de deux groupes ethniques dont les ancêtres sont venus de la rive droite du fleuve Sanaga, à la suite des flux migratoires, il s’agit des Etons (majoritaires) et des Manguissa. Selon les historiens, le nom de la ville dériverait de ‘’SAL’’ qui veut dire en langue locale partage ou division. ‘’SAL’’ devenu Sa’a est donc le nom du petit cours d’eau qui délimitait les zones d’influence Manguissa et Eton qui se disputaient l’actuel site de la ville.

« On ne s’amuse plus beaucoup à sa’a » »
C’est le constat un peu désabusé de ceux qui, hier, s’enthousiasmaient pour cette trépidante d’activités et d’ambiance. En effet, les années de crise ont infligés une sacrée cure d’amaigrissement à l’économie de cette localité jadis ‘’ insouciante » », qui menait grand train à l’époque du boom du cacao. Les nostalgiques se rappellent quelque peu frustrés les fabuleuses virées improvisées pendant les périodes de ‘’PRODUIT’’ (vente de cacao), durant lesquelles, pour un laps temps, le planteur qui venait d’écouler son ‘’PRODUIT’’, défiait le ciel, fort de son pouvoir d’achat.
Obnubilés par leur argent, beaucoup n’avaient pas vu venir la crise économique des années 90.

8- BATSCHENGA

Le destin de Batschenga semble intimement lié à l’eau et aux ressources qu’elle renferme.
Selon certaines sources, après la traversée de la Sanaga au 17e siècle, le chef Medjana Odjogo va s'installer sur les rives du fleuve.
Le peuple Bëguë sur ce nouveau territoire, tirera l'essentiel de sa nourriture de la Sanaga très riche en poissons. Le peuple vit principalement de la pêche durant une certaine période, le temps que se développe l'agriculture. En ces temps là, une espèce poisson va faire la renommée des Bëguë : le "Tchiengué" ou "Tseng". Ce poisson est aujourd’hui disparu .
Néanmoins, il se raconte que ce poisson était succulent et très apprécié dans toute la localité de l'actuelle Lékié. Au point où, selon certains, les Bëguë ont commencé même à se faire appeler par les iton "Bô Tchiengué" ou "Bô Tseng" c'est-à-dire : ceux qui nous apportent le poisson Tchiengué ou Tseng.

Comment est t-on passé de Bô Tchiengué à Batschenga ?

Il se raconte que c’est en remontant le cours du fleuve Sanaga à la recherche des sources, que l’Allemand Nachtigal découvrit le site abritant les fameuses chutes qui portent son nom.
Littéralement abasourdi par le spectacle féerique, il ne manqua pas, jusqu’à la fin de ses jours, de magnifier ce trésor de la nature. Quelques années plus tard, son compatriote Major Dominik, lors de ses pérégrinations en 1922, fit la rencontre du patriarche Ateba Ledzoa en pleine partie de pêche. Piqué par la curiosité, l’Allemand se renseigna sur la nature des poissons pêchés. « Be-Tseng » ou "Be Tchiengué", répondit le vieux. Toujours est-il que c'est la prononciation allemande qui fera dériver vers le nom BATSCHENGA. C'est ainsi que le nom Bëguë finit par rentrer dans les oubliettes pour faire place à Batschenga qui désigne à la fois le peuple et le village.

9- LOBO
L'arrondissement de Lobo tire son nom du cours d'eau, du même nom, qui traverse la localité.