Politique of Saturday, 24 June 2017

Source: cameroon-info.net

Cameroun: Le président de l’UPC accusé de détournement de fonds

L'accusé s'est défendu L'accusé s'est défendu

Le concerné se défend en indexant à son tour ses accusateurs. Pour ceux-ci c’est lui qui est à l’origine de l’annulation du congrès prévu le 23 juin 2017 à Yaoundé.

Hier vendredi 23 juin 2017 à Yaoundé, les camps antagonistes de l’Union des populations du Cameroun (Upc) « réunifiée » sous les auspices du gouvernement se sont affrontés en public. Devant micros et caméras de télévision, le secrétaire général élu en 2014, Basile Louka, a accusé le président du bureau directeur Victor Onana, de distraction des fonds. Il s’est plaint de ce que les moyens ont été soustraits à ceux qui comme lui voulaient organiser le congrès avorté. Ce qui, a-t-il expliqué, les a empêché de se déployer normalement et de faire une bonne préparation politique de l’assise.

Séance tenante l’accusé Onana s’est défendu expliquant notamment que Basile Louka n’avait plus qualité pour intervenir dans l’organisation du congrès. « C’est le voleur qui accuse le propriétaire là maintenant. Les signatures sur les comptes sont celles du président, du secrétaire général et du trésorier. Le secrétaire général suspendu est remplacé par un secrétaire général par intérim. Et le trésorier, démis de ses fonctions remplacé par un autre trésorier, l’administration du parti continuait tranquillement et c’est ce qui s’est passé. Et dans le cadre de la préparation du congrès, nous avons fait valoir le fait qu’il n’était plus signataire. Evidemment avec les nouveaux signataires, on a ouvert les comptes ».

Tout compte fait, une véritable fronde contre l’actuel dirigeant de l’Upc est en cours. Le secrétaire national à la communication par exemple est de ceux qui le combattent. Charly Gabriel Mbock dénonce des infractions, des manquements à l’éthique. Il charge littéralement Victor Onana dans la tribune qui suit.

Militants et Sympathisants de l’UPC, Camarades, Tout au long de la seconde quinzaine de juin 2017 un Congrès de l’UPC a été annoncé de manière tonitruante, au mépris de la finalisation statutaire et réglementaire de son organisation. Ce projet consistait finalement à faire siéger au nom de l’UPC des personnages recrutés à la pelle à des fins de mascarade, auxquels des cartes contrefaites et donc falsifiées de l’UPC avaient été ou devaient être remises le jour du ’’congrès’’ pour la cause. Les charters de badauds ainsi prévus devaient inonder la ville de Yaoundé pour faire foule devant les caméras des télévisions: il fallait donner le change, tromper l’opinion sur ce qui se passait réellement. Cette entreprise visait en réalité l’implosion de l’Union des populations du Cameroun.

Elle a commencé il y a un an dès que le gouvernement a, le 22 juin 2016, pris acte des résultats des travaux du Congrès des 6 et 7 juin 2014. Cette fronde déstabilisatrice s’est manifestée par une violente contestation des statuts même de l’UPC par M. Victor Onana qui, pour tromper la vigilance des militants et sympathisants de l’UPC, a organisé une vaste campagne de dénigrement et de médisance contre le Secrétariat Général sur l’argent et l’utilisation de l’argent. Cette campagne savamment menée a eu pour principales cibles les sympathisants de l’UPC qui n’avaient pas encore de base militante. Ses principaux animateurs sont les militants qui avaient perdu les élections dans leurs structures de base. En plus de ces aigris électoraux, M. Victor Onana a recruté des personnages dont le profil commun est d’être les uns poursuivis en justice avec mandats d’arrêts, les autres englués dans des dossiers scabreux de vols de voitures et autres arnaques.

Comme par hasard ces hauts parleurs de l’intoxication et du dénigrement, pour la plupart, ne paient pas leurs cotisations statutaires à l’UPC. Victor Onana a donc investi dans leur amertume et s’en est abondamment servi pour remplacer les élections à l’UPC par ses nominations personnelles, en violation flagrante des statuts qu’il connaissait manifestement mal, mais qu’il croyait pouvoir falsifier à l’insu des militants. Car c’est bien par cette ignorance de l’UPC qu’il a poussé M Issa Tchiroma, l’actuel Ministre de la Communication, à prendre des décisions illégales sur la base d’un statut totalement étranger à l’UPC! C’est au nom de l’implosion de l’UPC que M. Victor Onana a mis en place tout un bureau parallèle, bureau de l’ombre dont le Secrétaire Général par intérim, par lui nommé, se trouve curieusement être un personnage à mandat d’arrêt.

Les oiseaux d’un même plumage volent ensemble, dit l’adage. Et il s’agissait bien de voler…en bande organisée. La bande en effet s’est si bien organisée que d’imposture en imposture, elle a réussi à cambrioler les comptes de l’UPC à deux reprises : huit (8.000.000) millions de la BICEC à la veille de la fête nationale du 20 mai 2017, et dix-neuf (19.000.000) millions de la SCB le 16 juin 2017. Pour les huit millions, il fallait paralyser le Secrétariat Général et l’empêcher de conduire l’UPC au défilé du 20 mai, pour qu’il soit dit que l’UPC a suivi le mot d’ordre de boycott de la fête nationale lancé par certains partis. Pour les 19 millions, il fallait paralyser le Secrétariat Général et l’empêcher d’assurer ses diligences statutaires administratives, matérielles et logistiques de préparation du Congrès. Ce double cambriolage devait être fatal à l’UPC.

Les charters de badauds à Yaoundé pour un congrès de blanchiment devaient être le coup de grâce. Car en fait de congrès, il s’agissait plutôt de blanchiment d’escroquerie : une foire à tout prix et à tous les prix devait permettre aux braqueurs de l’UPC d’utiliser les sommes cambriolées à régler leurs créances privées, mais en exhibant le prétexte d’un congrès. Le désert financier que M. Victor Onana traverse depuis quelques temps est connu de tous ceux qui le fréquentent. Ses difficultés l’ont souvent poussé à des quémandes étonnantes, et même à des actes délictueux, comme l’atteste l’escroquerie foncière qui l’a fait déférer dans les cellules du parquet de Yaoundé toute la journée du vendredi 26 mai 2017, la veille même du Comité Directeur du 27 mai 2017 au Mansel Hôtel.

Ceux qui ont pris part à ce Comité Directeur comprendront maintenant pourquoi le sieur Onana, frais sorti de cellule, et qui présidait la session, a violemment empêché que les Membres du Comité Directeur discutent de certains préalables, notamment des fonds qui avaient été cambriolés le 19 mai et dont le Secrétaire Général avait, dans son rapport, officiellement informé l’assemblée. En effet, d’en discuter l’aurait mis en réserve de de la présidence de cette session pour malhonnêteté; le Comité Directeur l’aurait fait remplacer par un Vice-Président de l’UPC pour ne pas hypothéquer l’image du Comité Directeur.

C’est pour ne pas affronter les caméras dans ces circonstances d’humiliation que le Secrétaire Général qu’il avait nommé par intérim a préféré prendre la poudre d’escampette… La présence normale du Secrétaire Général statutaire à ces assises du Comité Directeur, son rapport et la signature conjointe des résolutions rappelaient à ceux qui avaient été trompés le 5 novembre 2016 que les sanctions intempestives bruyamment annoncées par M. Onana n’avaient aucune valeur statutaire légale.

Elles en auraient eu une qu’elles auraient été tacitement et de facto levées. Leur nullité - qui conservait toute leur force aux prérogatives bancaires du Secrétaire Général- n’aura pourtant pas empêché le sieur Onana de perpétrer son second cambriolage de 19 millions à la SCB trois semaines plus tard, le 16 juin 2017. Au cours du point de presse organisé le 20 juin 2017 à la Permanence du Parti, le Secrétaire Général de l’UPC a signalé à l’opinion que l’examen de ce double cambriolage a été confié à la Justice. Assuré de détenir désormais les moyens de finaliser son passage en force, M. Onana Victor a subrepticement demandé un récépissé pour la tenue du Congrès de l’UPC, au mépris de toute organisation fiable et au mépris de son propre défaut de qualité, toutes choses que le Secrétaire Général de l’UPC a dénoncées et que l’Administration lui a opposées au vu des statuts de l’UPC.

La confrontation du 22 juin 2017 dans le cabinet de M. Le Préfet du Mfoundi a permis de mettre en lumière les entourloupes documentées des uns et les dénonciations tout aussi documentées des autres. Elle a surtout révélé qu’il y avait de réelles menaces à l’ordre public, notamment au regard des cartes contrefaites et falsifiées de l’UPC que M. Onana avait cru pouvoir mettre en circulation dans la rue en vue de ’’son’’ congrès. Le souci d’impartialité a prévalu. Dans sa sagesse, M. le Préfet du Mfoundi- qu’accompagnait M. Le Sous-préfet de Yaoundé II, a proposé de différer la tenue du Congrès pour une organisation qui soit aussi peaufinée que fructueuse, dans l’intérêt bien compris et de l’UPC et de l’ordre public. L’imposture et le coup de force viennent ainsi d’être rattrapés.

La direction de l’UPC dispose d’un mois pour convenir d’une nouvelle date du congrès - dont il est bien entendu de tous qu’il se tiendra impérativement en 2017, conformément aux résolutions du congrès de 2014. Le Congrès de l’UPC est un congrès de Sections, donc de la Base. Certains croyaient pouvoir la contourner par des parachutages. Il appartient à la Base prendre les choses en mains, et de poursuivre sereinement les préparatifs de ce grand moment de la vie politique de l’UPC.