Dans un coup de théâtre qui illustre la crispation politique au Cameroun, l'avocate des droits de l'homme Alice Nkom a été convoquée ce mardi 10 décembre 2024 à 11h00 au cabinet du préfet du Wouri, moins de 24 heures après avoir délibérément brisé les scellés posés par le ministre de l'Administration territoriale, Atanga Nji, sur les locaux du Réseau des défenseurs des droits de l'homme en Afrique centrale (REDHAC).
L'incident survient dans un contexte de tensions croissantes entre les autorités camerounaises et les organisations de défense des droits humains. Lundi, Atanga Nji a ordonné la fermeture des locaux du REDHAC, considéré comme la plus virulente des organisations non gouvernementales du pays.
Réagissant avec détermination, Me Alice Nkom, marraine de la structure, s'est immédiatement rendue sur place et a fait sauter les scellés. "Je les brise conformément aux dispositions de l'article 191 du code pénal intitulé 'BRIS DE SCELLÉS'", a-t-elle déclaré, défiant ouvertement l'autorité administrative.
L'avocate n'a pas mâché ses mots, qualifiant le ministre Atanga Nji "d'esprit tourmenté", et remettant en question la légalité de la fermeture des locaux du REDHAC.
La convocation de ce mardi matin au cabinet du préfet du Wouri laisse présager une confrontation administrative potentiellement explosive. Cette action intervient dans le prolongement d'une décision ministérielle de fermer certaines ONG au Cameroun, avec le REDHAC comme cible principale.
Le bras de fer entre Me Nkom et les autorités illustre la tension croissante entre les défenseurs des droits humains et le pouvoir en place. L'issue de cette convocation pourrait avoir des implications significatives pour la liberté d'action des organisations de la société civile au Cameroun.