L'avocat Emmanuel Simh, figure connue du barreau camerounais, est sorti hier de son audition au Service Central des Recherches Judiciaires de la Gendarmerie Nationale (SED) après un interrogatoire marathon. Les accusations portées contre lui sont particulièrement graves, touchant à la sûreté de l'État.
À sa sortie du SED, Me Simh a tenu à s'exprimer sur les charges retenues contre lui. L'avocat fait face à des accusations de tentative d'atteinte à la Sûreté nationale, de financement du terrorisme et de financement de bandes armées. Des allégations qu'il a qualifiées "d'une inqualifiable grossièreté" lors de son audition, qu'il affirme avoir lui-même sollicitée pour s'expliquer.

L'audition a été marquée par une forte mobilisation de ses confrères. Le Bâtonnier de l'Ordre des Avocats s'est personnellement déplacé pour assister son confrère, un geste qui souligne la gravité de la situation et la solidarité au sein de la profession. Plusieurs avocats de renom ont également fait le déplacement, certains venant de loin : Me Claude Assira, Me Dorcas Nkongme, Me Aimé Yobo, Me Sother Menkem, Me Michèle Ndoki et Me Calvin Job venus de Douala, ainsi que Me Marlyse Sime qui a fait le déplacement depuis Boston.
Cette affaire intervient dans un contexte où plusieurs personnalités de la société civile et du monde politique camerounais font l'objet de poursuites judiciaires. La nature des accusations portées contre Me Simh - notamment celle de financement du terrorisme - soulève des questions sur la judiciarisation potentielle de l'activité politique et professionnelle au Cameroun.

À l'issue de son audition, Me Simh est retourné à son cabinet, précisant attendre "la suite de la procédure". Cette formulation laisse entendre que l'affaire pourrait connaître de nouveaux développements dans les prochains jours.

Dans sa déclaration, l'avocat a également tenu à remercier tous ceux qui lui ont témoigné leur soutien à travers leurs "bonnes pensées" et leurs "prières", signe que cette affaire suscite une mobilisation qui dépasse le cadre strictement juridique.