Michèle Convers, adjoint au Maire dans la Commune d'Esse est une puissante femme politique. Depuis quelques années, elle tisse sa toile dans le milieu du football camerounais. Elle livre ses secrets au confrère la VAR dans une interview.


"Le Real ne marchera plus jamais seul"


En ce début d'année 2022, Michèle Convers a imposé son nom dans le paysage footballistique du Cameroun. Présidente de l'un des clubs les plus ambitieux de la Région du Centre, il faudra s'habituer à la voir aussi à la ligue régionale du centre. Qu'est ce qui la motive? Réponse dans cet entretien exclusif.



LA VAR : On vous connaissait surtout comme femme politique, mais depuis quelques mois on entend beaucoup parler de vous dans le football. Qu'est-ce qui explique cela?


Michèle Convers : Les deux activités ne s'excluent pas. Bien sûr je suis adjoint au Maire dans la Commune d'Esse. Mais je suis avant tout une sportive dans l'âme. J’ai pratiqué le basketball et l'athlétisme au lycée, j'affolais les chronos que ce soit en course de fond où en course de vitesse. Et quand vous avez raccroché les crampons ou les godasses, qu'est-ce qui vous reste? Assurer la relève, donner une chance aux jeunes. Je le fais depuis des années à travers l'association CADO, que j'ai créée en 2007. j'accompagne beaucoup d'activités sportives avec cette association, le Réal en a d'ailleurs profité par le passé. Par ailleurs mes frères étaient des footballeurs, je les ai vu jouer et je les ai accompagnés, je connais les problèmes du footballeur et les enjeux du football. J'ai toujours participé à l'organisation des championnats de vacances à Esse. J'ai organisé et géré un village CAN à Esse, je suis présidente d’un club 2- 0 depuis plus de cinq ans .



LA VAR : Mais la gestion d'un club de football c'est un autre niveau d'engagement. Vous franchissez carrément un palier. Quel a été le déclic ?




MC : L'élément clef de mon engagement c'est la jeunesse. En tant qu'acteur social et politique j'ai toujours été sensible à tout ce qui touche à la jeunesse. C'est l'occasion pour moi de remercier Ambroise Evina, le président sortant et fondateur du Real FC d’ESSE, qui m'a emmené dans le football. Quand il m'a proposé de prendre le relais, j'ai regardé ces enfants du Real, ces dernières années n'ont pas été faciles. Je me suis dit voilà ce que j'aime faire, apporter du sourire sur ces visages. Ils aiment le football, mais ils ne vivent pas du football, certains finissent mototaximen, certain se laissent aller à la drogue. Pour réussir dans le football il faut être encadré il faut les moyens (matériels, physiques et financiers). J’ai par exemple récupéré deux jeunes qui n'avaient pas où résider, ils habitent chez moi et ils seront des joueurs du Réal. Je leur cherche actuellement une résidence pour qu'ils aient leur cadre à eux.


LA VAR : Le football a ruiné de nombreux présidents. Roger Noah Président de AS Fortuna, ironisait d'ailleurs dans un récent entretien que pour investir dans le football, il faut être fou. Est-ce que vous êtes folle?


MC : Rire. La politique ruine aussi. Si on a pu tenir en politique, on peut aussi tenir dans le sport. Je suis restée dans le sillage du club depuis deux ans, j'ai pris le temps d'apprendre et de comprendre. On ne peut être ruiné que si on est seule. Vous devriez savoir que le Réal FC d'Esse appartient à 5 arrondissements. C'est un projet porté par toute une communauté, la communauté Mvele. Je ne suis pas seule, le moment venu vous découvrirez les autres comme vous avez découvert la présidente.


LA VAR : Qu'apportez-vous de particulier à cette équipe ? MC : J'apporte ma petite touche féminine, ces petits soins. Je vais aux entrainements pour voir le quotidien du joueur, ne soyez pas surpris de me voir même dans leur domicile parce que ça fait partie de leur éducation. Tout ne se passe pas seulement sur le terrain, il y a avant, il y a pendant et il y a après. Quel message passez-vous aux fans du Réal ?


MC : Je leur dis que le Real rentre à la Maison, nous allons recevoir à Esse. Nous étions comme des Nanga Boko, mais maintenant qu'on a retrouvé le chez nous, le douzième joueur doit pleinement jouer sa partition. Le Réal ne marchera plus jamais seul. Qui s'y frotte s'y pique, notre slogan doit redevenir une réalité.

LA VAR : Vice-présidente de la commission corpo et vétérans. Comment avez-vous accueilli cette nomination?


MC : Surprise d'abord, parce que je n’ai pas fini de savourer ni de refaire les recoins de la maison du Réal que je me retrouvais dans une nouvelle casquette. J'ai été agréablement surprise, j'espère que je pourrai donner le meilleur de moi-même. Je profite pour dire merci au Président monsieur Aimé ZANG pour cette fonction. Je crois que j'avais la possibilité de démissionner où de dire non mais si j'ai accepté la nomination, c'est que je trouve en moi les capacités et je compte sur vous les médias et sur tout le monde, je reçois tout conseil.