L'annonce de la future signature d'un contrat d'équipementier entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et la société Fourteen suscite des critiques virulentes. Parfait Siki, ancien secrétaire général de la FECAFOOT, a brisé le silence pour exprimer son profond désarroi face à ce qu'il qualifie de naufrage de l'institution. Selon lui, ce choix symbolise la faillite d'une gestion mal avisée et la chute d'une fédération autrefois prometteuse, aujourd'hui à la dérive.

Siki ne critique pas directement le choix de Fourteen, mais pointe du doigt le contexte inquiétant dans lequel cette décision a été prise. « Peut-être Fourteen est-il un bon risque, mais son nom n’est pas le problème », affirme-t-il. Ce qui l'inquiète, c'est la trajectoire désastreuse qu'a empruntée la FECAFOOT au cours des trois dernières années, malgré les acclamations de ses partisans. Dans ses propos, il décrit une fédération comparable au Titanic, fonçant droit vers un iceberg, aveuglée par les cris d'allégresse de ses fidèles supporters.

L'ancien SG de la FECAFOOT dresse un tableau sombre de la situation actuelle, où les voix modérées et raisonnables sont étouffées par un climat de vénération aveugle. Il dénonce le silence assourdissant de ceux qui devraient agir pour redresser la situation, et appelle à un réveil urgent des acteurs clés du football camerounais. « Membres du Comité Exécutif, Membres des Ligues, Présidents de clubs amateurs et professionnels, réveillez-vous pour sauver ce qui peut encore l’être », lance-t-il avec insistance.

Siki adresse également un appel aux instances internationales comme la FIFA, la CAF et l'UNIFFAC, ainsi qu'à l'État du Cameroun, pour qu'ils interviennent face à ce qu'il perçoit comme une dérive profonde. Selon lui, la situation financière de la FECAFOOT est dans un état catastrophique, mettant en péril l'avenir du football camerounais. Il décrit une fédération en proie à des dépenses incontrôlées, où les ressources générées par le football sont englouties par une gestion vorace, laissant peu d'espoir de redressement à court terme.

Il souligne que malgré la relative réussite des Lions indomptables, notamment grâce à Marc Brys, cela ne doit pas masquer les problèmes systémiques qui gangrènent le football camerounais. Derrière les apparences d'un championnat professionnel qui se déroule tant bien que mal, se cache une crise profonde affectant les joueurs, les clubs, et l'ensemble des métiers du football.

Parfait Siki met enfin en garde contre les conséquences à long terme de cette gestion financière hasardeuse, estimant qu'il faudra plusieurs années aux futurs gestionnaires de la FECAFOOT pour redresser les comptes. « Les immenses ressources générées ces trois dernières années ont nourri un monstre budgétivore et cupide, un boa jamais rassasié », conclut-il.