• Joseph Dion Ngute est à Kigali
• Il va représenter le Cameroun lors du sommet du Commonwealth
• Il s’agit d’une importante mission pour lui avant un probable remaniement
Kigali accueille cette semaine le sommet du Commonwealth, une organisation intergouvernementale qui regroupait, au départ, d'anciennes colonies britanniques, mais qui s'est élargie pour rassembler aujourd'hui 54 pays.
Pour représenter le Cameroun à cette importante rencontre, ce ne sera pas le président Paul Biya qui y sera en personne. Il a délégué le premier ministre Joseph Dion Ngute pour le représenter. Le chef du gouvernement a a quitté Yaoundé ce mercredi direction Kigali au Rwanda.
Cette grande rencontre va consacrer l’adhésion du Togo et du Gabon.
Pour Fadimatou Iyawa la présidente nationale du Conseil national de la jeunesse du Cameroun, "pour les jeunes, c'est une occasion de pouvoir s'exprimer sur les différentes questions qui les concernent, en termes d'entrepreneuriat, d'emploi, d'engagement des jeunes dans la prise de décision."
Il s’agit d’une importante mission pour le chef du gouvernement Joseph Dion Ngute qui est manifestement sur une place éjectable dans la perspective d’un remaniement.
Ancienne colonie allemande entre 1885 et 1916, puis belge jusqu’à son indépendance en 1962, le Rwanda a rejoint le Commonwealth en 2009. Une organisation qui compte 54 pays membres et réunit 2,5 milliards de personnes.
Remaniement : Paul Biya conserve ses alliances, pas de chance pour Dion Ngute
Selon des sources très introduites, le Chef de l’État a bouclé le tour de la question et devrait conserver ses alliances. L’avenir du premier ministre Joseph Dion Ngute en pointillés.
Plusieurs observateurs ont dû le remarquer, le Chef de l’État a très peu bougé, ces dernières semaines. Paul Biya est sagement resté au Palais de l’unité depuis son retour, le 19 mai, d’un court séjour privé en Europe. Il y avait déjà mis plusieurs jours avant ledit voyage, après des semaines de confinement dans son Mvomeka’a natal.
Plus que jamais, indiquent des sources assez introduites, le président de la République s’attèle, en ce moment, à mettre la dernière main sur la nouvelle équipe gouvernementale, dont personne, en dehors de lui-même, ne connaîtrait ni le jour ni l’heure, même si plusieurs noms d’hommes et de femmes circulent. Mais, pour l’instant, votre journal se refuse de dévoiler les identités de ces personnes, question de ne pas leur nuire.
De l’ampleur de ce mouvement, indique-t-on, les avis divergent entre un remaniement, c’est-à-dire une opération de grande amplitude sur l’équipe du 4 janvier 2019, constituée de 63 membres, une réorganisation du gouvernement et un réajustement.
Ce que les indiscrétions soulignent néanmoins, c’est que le locataire d’Etoudi a reçu, de son secrétaire général, la mouture commandée d’un éventuel gouvernement sur laquelle Ferdinand Ngoh Ngoh a travaillé pendant près d’un mois. Et de mentionner que Paul Biya a toujours agi ainsi à l’endroit de très proches collaborateurs, «toute chose qui ne garantit rien quant au maintien de l’intéressé lui-même au poste, bien que notre source, sans aller plus loin, souligne que Ferdinand Ngoh Ngoh restera aux affaires, et toujours comme ministre d’État».
Parmi les propositions du Minetat Sg/Pr au président de la République, l’on note néanmoins l’absence du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, au profit de trois autres ressortissants du Sud-ouest dont nous taisons tout aussi les identités. Autrement dit, la survie de l’actuel locataire de l’immeuble Etoile, au poste, est entre les seules mains du chef de l’État.
Alliances politiques. S’agissant du maintien, justement, l’on prête à Paul Biya l’intention de conserver ses alliances politique au sein de l’exécutif. Ainsi, le leader du Front national pour le salut du Cameroun (Fnsc), Issa Tchiroma Bakary, est quasiment assuré de rempiler, bien que ne sachant pas quelle sera sa prochaine destination.
Il en est de même pour Hamadou Moustapha, le patron de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp), qui selon notre source, restera ministre chargé de mission à la présidence de la République. Même destin s’agissant de son ex-compagnon de route de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), Bello Bouba Maïgari.
Ce dernier, par ailleurs ancien Premier ministre, aurait toutefois décidé de se débarrasser de celle qui fait aujourd’hui office de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Habitat et du Développement urbain en charge de l’Habitat. Pour le ministre d’État, ministre chargé du Tourisme et des Loisirs (Mintoul), Marie Rose Dibong, originaire du Nyong et Kellé et qu’on dit très intime à Bello Bouba Maigari, serait tout simplement «inutile» à l’Undp a laquelle elle n’a jamais pu apporter le moindre conseiller municipal.
Par contre, l’ancien Premier ministre semble avoir proposé, à nouveau, au chef de l’État, son homme de toujours, Nana Aboubakar Djalloh. L’actuel ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable pourra donc rempiler, et probablement au même endroit.
Toujours en termes d’alliances, le G20 qui a soutenu le chef de l’État devra conserver sa place, avec Jean de Dieu Morno, qui restera ministre délégué auprès du ministre en charge de la Justice. Toutefois, avec la nomination d’un autre des leurs, Robert Bapooh Lipooh, à la présidente du Conseil d’administration de la Sic (Société de recouvrement des créances), les 18 autres membres du G20, las d’attendre, se demandent jusqu’a quand, eux, ils devront continuer à chauffer les bancs… 2025 n’étant plus très lointain.
Dernier carré des fidèles
Au plan des récompenses pour la loyauté, Paul Biya a aussi, insistent les mêmes sources introduites, apporté des amendements à la mouture à lui proposée par le Minetat/Sgpr, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ainsi, Laurent Esso (ministre d’État en charge de la Justice, garde des Sceaux) rempile et conserverait le même poste.
«Laurent Esso est quasiment l’un des rares, avise un autre informateur proche des parapheurs du chef de l’État, dont on peut être certain du maintien aux affaires.» C’est dans cette catégorie qu’on pourrait aussi classer Jacques Fame Ndongo (ministre d’État en charge de l’Enseignement supérieur) et René Emmanuel Sadi (ministre de la Communication, qui par ailleurs pourrait passer ministre d’État), eux aussi considérés comme faisant aujourd’hui partie du dernier carré des fidèles.
Une autre rumeur, tout aussi persistante, annonce l’arrivée aux affaires du fils aîné du président de la République, Franck Emmanuel Biya, que quelques-uns voient occupant une place charnière au sein du cabinet civil. Un bruissement que nos sources n’ont, malheureusement, pas pu confirmer. Il se dit, par contre que Paul Biya, qui devrait se rendre en court séjour privé en Europe dans les jours à venir, va rendre public le nouveau gouvernement avant de voyager, c’est-à-dire d’ici à juillet prochain. À cet effet, nos sources renseignent, enfin, que cette équipe prochaine sera, en gros, conservée jusqu’à la fin de son mandat, en octobre 2025.