Ces apprentis sorciers se sont servis du nom de l’actuel intendant du palais de l’Unité pour arnaquer une énorme somme d’argent à un opérateur économique. Ils sont désormais dans les mailles des forces de l’ordre.
Dr. Simon Pierre Nguimbock est aujourd’hui inconsolable. Cet universitaire camerounais établi en Afrique de l’Ouest vient en effet de se faire siphonner plus de 130 millions de Fcfa par de faux agents qui se sont fait passer pour des émissaires de Christophe Foe Ndi. L’homme ne sait d’ailleurs plus à quel saint se vouer. Le dernier rempart étant les fins limiers de la gendarmerie nationale qui ont aujourd’hui appréhendé ces escrocs. « (…) Je vous remercie pour ce qui a déjà été fait dans la cadre de cette enquête que vous avez menée de mains de maitre. Je traverse des moments très difficiles de ma vie. C’est pénible qu’un être humain vive tout ça au même moment. Que vous perdiez maison, femme, enfants, argent et que vous vous retrouviez sur la rue alors que vous n’avez pensé que du bien de votre pays. C’est difficile ! Je vous sollicite si Messieurs Ekoume et Ousmanou Abdouraman sont encore à votre niveau, d’user de tous les artifices pour qu’au moins je récupère 100 millions Fcfa avant qu’ils n’aillent à Kondengui. Ça me permettra de libérer les dettes dont je vous ai fait part, même si je reste pauvre. J’aurai libéré les dettes au moins. Je vous supplie simplement de le faire pour un Camerounais honnête et vaillant. Je vous demande d’user de tous les artifices, si ces gens ont de l’argent, quelque part, qu’ils soient un peu humains et qu’ils mettent cet argent à ma disposition que je paie les dettes » , c’est la dernière supplique adressée par Simon Pierre Nguimbock à l’endroit des responsables en charge de l’enquête.
En effet, pour appréhender les entrelacs de cette rocambolesque histoire, il faudrait remonter en 2020 lorsque ce chercheur, dans le cadre de ses activités de recherche des financements, va tomber sur un curieux interlocuteur, un certain Abdou Razack Jalil qui va tout de suite se faire passer pour le représentant d’un riche prince arabe prêt à mettre à sa disposition un important fonds destiné à financer divers projets de développement au Cameroun. Nos sources parlent de près d’un milliard de dollars américains, soit environ 550 milliards de Fcfa.
Les mêmes sources indiquent qu’une fois les projets identifiés et maturés, l’argent sera mis à sa disposition après retrait des différentes commissions de l’ensemble des facilitateurs, soit 20%, le remboursement prévu se faire de manière progressive pour une durée de 12 ans. C’est d’ailleurs à ce moment précis qu’un deuxième interlocuteur va entrer en jeu. Un certain Yomi Aggée, présenté comme naturopathe. C’est d’ailleurs lui qui va présenter Dr. Simon Pierre Nguimbock auprès d’un autre larron, le nommé Benedic Egoume, présenté pompeusement comme le chef du secrétariat particulier du Directeur du cabinet civil de la présidence de la République (Dcc), Samuel Mvondo Ayolo.
ENTOURLOUPE
Après plusieurs réunions tenues d’abord le 14 décembre 2020 et ensuite le 5 janvier 2021, en présence « d’interlocuteurs internationaux » venus pour la circonstance, dans le but d’activer l’opération de mise à disposition des fonds, lesdits fonds vont finalement atterrir au Cameroun le 7 janvier 2021, via l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen au nom de Simon Pierre Nguimbock, le dédouanement étant prévu se faire par sieur Egoume, qui devra ensuite faire cheminer les caisses d’argent auprès de la Beac. Et c’est d’ailleurs à ce moment que la machine va se mettre à l’œuvre. En effet, pour dédouaner les caisses en question, il a préalable été demandé de verser successivement 55 millions au titre des frais de douanes et 75 millions pour corrompre l’Agence nationale des investigations financières (Anif), afin qu’elle ferme les yeux sur cette transaction financière. Le total de l’argent sera alors remis à Egoume qui va aussitôt exécuter la manœuvre. Simon Pierre Nguimbock sera même invité à aller inspecter les colis dans une résidence privée au quartier Fouda. Seulement, au lieu que cet argent lui soit remis, ses bourreaux vont lui marteler, qu’avant que cet argent ne soit logé à la Beac, il devrait d’abord transiter à la présidence de la République. De la poudre de perlimpinpin. Jusque-là Simon Pierre Nguimbock ne flaire pas l’entourloupe. Ce que l’universitaire ne sait pas, c’est qu’il était en présence de faux dollars américains.
Et comment cela peut-il en être autrement quand on connait le canevas que suit habituellement le financement des projets au Cameroun ? Et c’est à partir de ce moment qu’il va perdre toute trace de l’argent. M. Egoume lui apprendra plus tard qu’il est désormais sous la responsabilité de Christophe Foe Ndi, l’intendant du palais de l’Unité. Entretemps, sous l’effet de la pression, un certain Ousmanou Abdouraman, présenté comme un cadre de la présidence de la République, va passer le numéro de l’intendant à Simon Pierre Nguimbock. En réalité, il s’agit du numéro d’un autre complice dans l’affaire. Les échanges entre ce complice qui se fait passer pour Christophe Foe Ndi et l’universitaire Cameroun seront épiques, surtout qu’il va lui avouer être en possession des colis en question. Seulement, une fois au courant que son nom était ainsi utilisé dans une affaire d’escroquerie en bande, Christophe Foe Ndi va tout de suite saisir le ministre Directeur du cabinet civil, à l’effet de l’informer de l’«existence d’un document suspect », pouvant desservir l’image de la présidence de la République. C’était à travers une note adressée au Dcc le 10 juin 2022 et dans laquelle l’intendant propose que des investigations soient menées à l’effet de tirer cette affaire au clair.
ENQUÊTE
Au même moment, Christophe Foe Ndi va également porter plainte à la compagnie de Yaoundé gendarmerie II, au quartier Damase, pour usurpation d’identité. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette enquête que les éléments du capitaine Pierre Ndounda, commandant de ladite compagnie, vont mettre le grappin sur Benedic Egoume, le cerveau de l’affaire et le nommé Ousmanou Abdouraman. Une situation qui a permis de laver le nom de Christophe Foe Ndi, aujourd’hui trainé dans la gadoue par ces flagelleurs publics qui n’attendent que pareille occasion pour déverser leurs verves nauséeuses sur ces proches collaborateurs du chef de l’Etat. D’ailleurs, on le sait très bien, le recours à quelques-uns des noms de structures et personnes ayant un lien avec le palais de l’Unité dans cette affaire, apparait comme une ruse destinée à affecter une dose de crédibilité au scénario de ces faussaires. Mais de là à s’attaquer à Christophe Foe Ndi, il faudrait l’avouer, le casting a plutôt été mal fait par ces faussaires. Mêler le nom de cet irréprochable collaborateur du chef de l’Etat à de banales pratiques de corruption, d’escroquerie et d’arnaque, revient tout simplement à réduire à néant tous les efforts jusqu’ici consentis par cet administrateur civil hors échelle dans l’accomplissement de ses missions auprès du chef de l’Etat.