Actualités of Friday, 28 February 2025

Source: Le Nouvel Informateur

Cameroun : Réseaux sociaux: entre dérives et consternation, l’Etat reste au contrôle

L’heure est à l’appel de la conscientisation L’heure est à l’appel de la conscientisation

Les autorités camerounaises sont régulièrement inquiètes de l’utilisation négative des réseaux sociaux. Le phénomène préoccupe autant les experts que les citoyens qui subissent fatalement les effets parfois pervers, de ces nouveaux acteurs qui occupent désormais à tort ou à raison une place importante dans le paysage médiatique camerounais.

Les réseaux sociaux, les plateformes d’interactions en ligne et/ou les autres messageries électroniques sont arrivés au Cameroun au début des années 2010, avec une croissance rapide de l’utilisation d’internet et des téléphones mobiles.

La première plateforme, FACEBBOK a rapidement gagné en popularité. La destruction virtuelle des frontières s’est empressée de rentrer dans les habitudes de la tranche jeune plus précisément née entre « 1980 et 1990 ». Cette catégorie de personnes constitue les derniers témoins de l’utilisation du système analogique au Cameroun. Twitter, Instagram, Linkedln, Télégram et en dernière date la célèbre TIK TOK, viennent agrandir le paysage numérique. Les jeunes nés entre 1990 et 2000 n’ont connu que le numérique et ses accessoires matériels (laptops,
téléphones mobiles etc...) Sans que personne ne s’y attendent, la dérive se fait ressentir à travers la déconnection avec le réel. Les jeunes sont subitement absorbés dans cet univers dont les mesures de contrôles ne sont pas suffisantes au regard de tout ce qu’on observe come crimes liés à la cybercriminalité au Cameroun. Harcèlement en ligne, vol de données personnelles, cyber extorsion, diffusion de logiciels malveillants, et diffusion de contenus illicites. Cette dernière catégorie de crimes est la plus rependue au Cameroun.

Tout et n’importe quoi est filmé et posté au détriment du respect de la dignité, de l’intégrité et même de la vie humaine. Des images choquantes d’accidentés filmées dans leur souffrance ou encore de femmes subissant toute sorte de violence, des photos et vidéos d’enfants diffusées sans le consentement de leurs parents en passant par les diffusions des personnalités dans des situations embarrassantes sans leur consentement tout y passe… Certains réseaux sociaux avec leurs options d’interactivité, sont devenus des plateformes de vulgarisation et la promotion de la prostitution sous des formes parfois déguisées, ou réelles.

Des vedettes d’un nouveau genre sont sur la scène : les influenceurs (euses). Difficiles de définir avec exactitude à quoi renvoie ce titre qu’ils se sont eux même donnés. Difficile aussi d’apprécier à quoi renvoie leur influence sur cette jeunesse, qui suit le moindre de leur faits aussi sordides qu’ils peuvent parfois être. On a vite fait d’accuser l’Etat d’outrance lorsque les sanctions tombent par exemple au sujet de la diffusion par une jeune fille de la série de rapports intimes qu’elle aurait entretenue avec plusieurs hommes. Il convient de ce fait de rappeler aux camerounais désormais lecteurs du journal «Le Nouvel Informateur» que la loi n°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cyber sécurité et à la cybercriminalité, définit clairement les infractions.

Par ailleurs l’adhésion du Cameroun à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité en 2022 lui exige de respecter les normes communes établies par les différents Etats signataires. La création de l’Agence Nationale des Technologies de l’Informations et de la Communication (ANTIC) et de l’Agence de Régulation des Télécommunication (ART) respectivement en 2002 et en 2010 par le Chef de l’Etat Son Excellence Paul BIYA, a définitivement circonscrit l’utilisation des réseaux sociaux au Cameroun. Cette idée est appuyée par les missions desdites agences qui sont entre autres : la veille technologique, les émissions d’alertes d’éventuels infractions, et la garanti de la protection des consommateurs pour ne citer que celles-là.

Ces outils (réseaux sociaux) ont un tel potentiel qu’ils pourraient définitivement permettre au Cameroun de se développer plus rapidement, s’ils étaient utilisés à bon escient. Les différents séminaires et autres tables rondes de sensibilisation ne sont visiblement pas suffisants pour rééduquer cette jeunesse sur les avantages que présentent les réseaux sociaux, pour la promotion des valeurs morales, culturelles, éthiques, déontologiques et j’en passe. L’heure est à l’appel de la conscientisation pour une utilisation responsable des réseaux sociaux pour un Cameroun prospère et intègre. Ne dit-on pas souvent que: «les actes ont des conséquences ?»