Actualités of Tuesday, 31 January 2023

Source: www.camerounweb.com

Cameroun/Sénatoriales 2023 : Rapport de force entre les 13 partis politiques en lice

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La Direction des élections d’Elecam a reçu les listes de ces partis sur le territoire national jusqu’à samedi dernier à minuit, délai de rigueur. Un cliché des forces en présence dans les trois grandes parties du pays.


1. Dans le Grand Nord

Il est ici question des trois régions septentrionales du pays, dont l’Extrême-Nord, le Nord et l’Adamaoua. Le Rdpc et l’Undp sont les seuls présents dans les trois circonscriptions électorales. Par ailleurs, le parti présidentiel est le seul parti présent dans toutes les régions, même s’il faut noter qu’il est seul au Sud et au Sud-Ouest. La partie promet d’être animée entre le Rdpc et l’Undp et va surtout atteindre son pic dans l’Adamaoua où les hommes de Bello Bouba, grisés par leur victoire aux régionales en décembre 2020, sont prêts à récidiver. Il est bien vrai qu’ici, l’Upc et le Sdf sont en embuscade, aux aguets au moindre faux pas des deux premiers pour tirer les marrons du feu. L’Adamaoua se présente donc comme le théâtre où seront évaluées toutes les stratégies de l’Undp dans son alliance de gouvernement avec le Rdpc. Au Nord, le duel sera plus encore serré, cette fois avec le Fnsc de Issa Tchiroma Bakary coincé entre les deux alliés-adversaires. Dans l’Extrême-Nord, le match promet tout autant des étincelles avec autour du parti présidentiel et celui de Bello Bouba Maïgari, l’Andp et le Mdr qui sont tous les alliés du Rdpc. Pour autant l’intensité de la bataille sera tempérée par la possibilité que Paul Biya rééquilibre les choses en gratifiant certains partis des sièges de sénateurs. Beaucoup d’analystes sont d’avis que l’objectif visé par certains ici, est d’espérer se tirer au bout du compte avec un ou deux sénateurs nommés. C’est une manne sur laquelle personne ne saura cracher. En 2018, les trois régions du septentrion du pays ont été remportées par le Rdpc. En 2013, à la première mandature, le Sdf avait remporté dans l’Adamaoua suite à une disqualification des listes du Rdpc. En ce qui concerne l’Undp, si en 2018 elle s’était présentée dans toutes les régions du pays, on constate à cette 3ème législature qui se prépare qu’elle a revu à la baisse ses ambitions car elle se présente uniquement dans quatre régions, le grand nord dans son ensemble et la région de l’Est. En ce qui concerne les partis politiques qui ont leur fief au sud du pays, seuls le Sdf et l’Upc ont osé franchir la falaise pour s’arrêter toutefois dans l’Adamaoua. Comme on le voit, la bataille des fiefs sera rude. On s’étonne toutefois de l’absence du Pcrn dans cette partie du pays, où on a l’a vu récemment en pleine mobilisation.


2. Le Grand Ouest

Il est ici question des régions de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et du Littoral. A l’Ouest, le Rdpc aura pour adversaire direct l’Udc de Patricia Tomaïno Ndam Njoya. Effectivement parce qu’elle est au Conseil régional avec toutes les tracasseries connues, l’Udc s’est attirée des sympathies même dans les rangs des conseillers du parti au pouvoir. On ne se sait jamais ce qui peut se passer dans l’isoloir. Bien plus, c’est le seul parti au Cameroun à l’heure actuelle qui siège au Conseil régional, à l’Assemblée nationale et dirige les mairies, qui n’est pas représenté au Sénat. En 2013, ce parti avait été frustré d’entrer au Sénat à la première mandature suite à la disqualification de la liste du Rdpc. Cette troisième mandataire pourrait être un correctif de cet état des choses. A côté de ces deux partis, l’Ums et l’Upc pourraient jouer les troubles fêtes. Dans le Littoral, le Rdpc, le Pcrn et l’Upc vont en découdre. Le Rdpc a la faveur des pronostics surtout qu’on ne comprend pas toujours pourquoi le Sdf disposant des élus dans l’Ouest et le Littoral, ne s’est pas présenté dans ces deux régions et a plutôt jeté son dévolu sur l’Adamaoua où il n’a pas de conseillers municipaux encore moins de conseillers régionaux. C’est connu, le Sdf capitalise plus d’élus dans le Littoral, puis vient l’Ouest et enfin le Nord-Ouest. Dans le Nord-Ouest précisément, le Rdpc et le Sdf auront comme arbitre l’Upc. L’opinion attend de voir si le Sdf sauvera ce fief avec le schisme qui le traverse en ce moment. C’est également une surprise que le Sdf ne soit pas présent dans le Sud-Ouest où les 7 sièges tombent d’office dans l’escarcelle du Rdpc.


3. Le Grand Sud

Dans les trois régions du Centre, Sud et Est, le Rdpc est en lice. Seul dans le Sud, et comme déjà indiqué, il aura pour seul adversaire l’Undp à l’Est. La partie promet d’être animée, car ces derniers temps, l’Undp a fait une percée fulgurante dans cette région de l’aveu même des lieutenants de Bello Bouba Maïgari. Pour autant rien ne sera facile ou acquis d’emblée. Dans le Centre, la région la plus convoitée où on compte 5 partis en lice, le match sera serré même si des surprises de taille sont visibles. On ne comprend pas par exemple l’absence des hommes de Cabral Libii dans cette région, où son fief du Nyong Ekellé sera assiégé dans le combat entre l’Upc et le Rdpc en son absence. Le Fdc, la Jdc, l’Ucdi, joueront les rôles d’arbitre, à défaut d’être récompensé pour leur participation en qualité de partis dirigés par les jeunes par un siège de sénateur nommé. Alors que le Rdpc est quasi dominateur avec ses conseillers municipaux et conseillers régionaux, sa faiblesse vient des frustrations au niveau des investitures qui pourra affecter le collège des électeurs. Qu’il soit rappelé qu’en 2018, il y avait eu 83 bulletins nuls, dans une élection où le vote est obligatoire.