Samuel Eto'o, président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), est en train de tracer sa voie politique en emboîtant le pas de ses prédécesseurs. Toutefois, cette décision inattendue n'est pas passée inaperçue et suscite des remous au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).

Les anciens présidents de la FECAFOOT, de Vincent ONANA à Iya Mohamed, en passant par Tombi À Roko et Seydou Bombo Njoya, ont tous été membres ou le sont toujours du RDPC. Samuel Eto'o a décidé de suivre leurs traces, peut-être espérant que cela pourrait lui être utile dans certaines circonstances.

L'ambition politique de Samuel Eto'o est une idée qu'il caresse depuis plusieurs semaines. Dans un premier temps, il a tenté d'obtenir un rendez-vous avec un membre du gouvernement originaire de l'Ouest pour discuter de son entrée au Comité Central du RDPC lors du prochain congrès du parti au pouvoir. Face à l'impossibilité d'une telle initiative, il a reçu un conseil précieux : rencontrer directement le secrétaire général du Comité Central du RDPC, Jean Nkuete, et s'assurer du soutien de son entourage.

Cette démarche a été marquée par des semaines de tentatives infructueuses pour obtenir un rendez-vous avec un Jean Nkuete plutôt méfiant. Finalement, lors d'une brève rencontre à La Tribune du stade Omnisports de Yaoundé lors de la dernière finale de la Coupe du Cameroun, la chance a souri à Samuel Eto'o, obtenant ainsi l'accord de Jean Nkuete pour une réunion.

Lors de cette rencontre, Samuel Eto'o a exprimé son désir de prendre immédiatement une carte du RDPC et de se préparer comme un "soldat" pour la campagne du candidat-président Paul Biya. Cependant, Jean Nkuete a conseillé la prudence, suggérant qu'il devait d'abord rejoindre une cellule de base de son choix. Une fois cette étape franchie, il pourrait être intégré dans la catégorie des grands militants au niveau central.

Samuel Eto'o a également rassuré Jean Nkuete sur son soutien indéfectible au chef de l'État, rejetant toute idée d'opposition. Cependant, ce que Jean Nkuete ignorait lors de la rencontre, c'est que Samuel Eto'o faisait déjà l'objet d'une enquête criminelle pour "abus d'autorité, corruption et autres" sur instruction du président Paul Biya.

La révélation de cette enquête a semé la panique dans l'entourage proche de Jean Nkuete. Face à cette situation, il a rapidement rédigé un compte rendu détaillé de sa réunion avec Samuel Eto'o, insistant sur le caractère anodin de la visite et rejetant toute idée d'une demande formelle d'adhésion au Comité Central et au Bureau Politique du RDPC.

Cette initiative de Samuel Eto'o marque un nouveau chapitre dans le paysage politique camerounais, tout en créant des remous et en suscitant des interrogations sur ses motivations et son avenir politique. Certains analystes estiment qu'au pire des cas, il pourrait suivre le chemin de ses prédécesseurs et devenir Sénateur, comme Seydou Mbombo Njoya. Quoi qu'il en soit, Samuel Eto'o apporte une dose de feu dans les coulisses du RDPC, avec des répercussions potentielles sur le paysage politique national.