Actualités of Wednesday, 27 December 2023

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : Samuel Eto’o ‘rattrapé par sa vraie nature’

L’ancien international a très vite repris ses habitudes après son élection. L’ancien international a très vite repris ses habitudes après son élection.

Dans le livre l’Arnaque de Jean Bruno Tagne, les lecteurs découvre que le profil d’homme posé et calme vendu aux Camerounais durant la campagne de Samuel Eto’o en décembre 2021 n’était qu’un produit marketing. L’ancien international a très vite repris ses habitudes après son élection.

« L’ancienne vedette des Lions Indomptables arrive à la tête de la Fécafoot dans un contexte assez particulier. Après 40 ans de pouvoir de Paul Biya, les Camerounais sont à la recherche d’un « homme providentiel », mieux, d’un « messie » pour succéder au président de la République.

Au lendemain du 11 décembre 2021, Samuel Eto’o est incontestablement le Camerounais le plus populaire, auréolé de sa belle victoire à la présidence de la Fédération camerounaise de football. Si à ce moment-là une élection présidentielle avait été organisée au Cameroun, nul doute qu’il l’eût remportée haut la main.

Mais quelle erreur c’eût été ! Des voix se sont d’ailleurs élevées pour suggérer à cette légende du football camerounais de se lancer en politique, lui fantasmant un destin à la George Weah, le footballeur-président de la République du Libéria. « Le Cameroun n’est pas le Libéria », réagit alors Guibaï Gatama.

Valentin Zinga, lui, trancha : « On ne peut pas dire que le président de l’instance faîtière de notre football ait donné (…) des signes rassurants d’un profil éventuellement appelé à assumer les plus hautes charges de l’État. »

Christophe Mien Zok n’en pensait pas moins. Dans son éditorial paru en décembre 2021, le directeur de L’Action mettait déjà Samuel Eto’o en garde contre la tentation forte de céder au populisme. « Déjà, écrivait-il, des diseurs de bonne aventure se pressent à ses côtés pour lui susurrer des mots doux à l’oreille et lui faire miroiter un brillant avenir en dehors du football. (…) S’il y a un conseil gratuit à lui donner : qu’il se rappelle néanmoins que dans un stade de football, les clameurs et les huées des spectateurs se confondent souvent dans un brouhaha indescriptible ; que les applaudissements et les sifflets du public sont parfois difficiles à distinguer. »

Passé la parenthèse de la campagne où il s’est fabriqué un personnage plus apaisé et presque séduisant pour les besoins de sa cause électorale, sa vraie nature l’a très vite rattrapé au lendemain du 11 décembre 2021, une fois installé sur le confortable siège du président de la Fécafoot.

Ce contre quoi Christophe Mien Zok l’avait pourtant mis en garde : « Il devra davantage se méfier de lui-même en raison d’une certaine tendance à marquer des buts contre son propre camp liée à ses foucades, à son égotisme, à son narcissisme et à la forte tentation du populisme qui lui tend les bras. S’il résiste à ces travers et à ces écueils, s’il sort de cet étau personnel, un grand destin l’attend incontestablement à la tête de la Fécafoot, voire au-delà. »
Jamais Eto’o n’aura su s’élever au niveau que lui imposaient ses nouvelles responsabilités. Il a cédé à la tentation du populisme et n’a pas pu se départir de cette foule qui lui vouait une admiration et une soumission religieuses. Il s’est laissé piéger par la recherche absolue de l’amour de la foule, et son insatiable quête de gloriole et des applaudissements. On l’a pris pour Dieu et il y a cru, multipliant des actes de défiance, s’en prenant à des membres de son Comité exécutif, excommuniant des dirigeants de clubs coupables de ne pas être assez soumis…. »