Actualités of Tuesday, 16 August 2022

Source: www.camerounweb.com

Cameroun/Transport interurbain : de l’incivisme dans les agences de voyage

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La période de vacances et le déplacement massif des populations provoquent la recrudescence d’agences de voyage nouvellement créés dans la ville de Yaoundé, non sans ouvrir le boulevard au désordre urbain.
Mardi, 2 août. Difficile de se frayer un chemin dans la marée humaine à Mvan. Tandis que le nombre de voyageurs augmente considérablement en cette période de vacances, celui de nouvelles agences n’est pas en reste. Entre ceux qui désirent voyager et les simples passants, c’est une vraie bagarre qui éclate entre les transporteurs de bagages de plus en plus sulfureux et les usagers. Justine K. s’est vue arracher son sac de voyage alors qu’elle longeait le trottoir en essayant de trouver un taxi. « D’où sortent-ils ? Les villageois comme ça ! » , S’écrie-t-elle, noire de colère. C’est que, dans le but d’obtenir le bagage d’un client à transporter, ces bagagistes occupent en permanence la voie publique à la quête de nouveaux clients. Dès qu’ils aperçoivent un individu tenant son sac à la main, ils se pressent de s’en emparer. Après quoi, ils engagent « une course du combattant » obligeant ainsi la personne à les suivre. L’objectif ici étant de diriger le plus de personnes possible vers le guichet de l’agence et l’inciter à acheter un ticket de transport.
« Dernièrement, à peine ma valise sortie de la malle arrière, qu’un enfant me l’arrache des mains et se met à courir. Je me suis mise à crier au voleur en le poursuivant avant de me rendre compte qu’il s’agissait de petits cargos qui transportent les gens pour Douala » , explique Sara K.
Cette situation alarmante prend des proportions de plus en plus inquiétantes ; et ce d’autant plus qu’elle s’observe dans tous les quartiers de la ville où ont élu domicile des agences de voyage agréées. Mimboman, Tongolo, Biyem-Assi au lieu-dit
« Biscuiterie », sans oublier Mvan, tous y passe.

Un secteur à risque et peu contrôlé

En dehors de l’occupation anarchique de la voie publique par ces transporteurs indisciplinés, on déplore également une insalubrité hors norme qui impose son diktat. « Tous les jours, nous balayons ce tronçon et l’instant d’après, on ne dirait pas qu’il a été nettoyé » , se plaint un agent de la mairie de la ville. Aussi, n’ayant pas suffisamment d’espace pour leurs activités, ils en viennent à user de la route comme lieu d’embarquement et de débarquement des passagers. Cela conduit inéluctablement à des bouchons interminables, voire même à des accidents de circulation. « Le plus dur c’est que ce syndro- me de l’incivisme est causé par des agences de transport no-name » indique Princesse A., étudiante en journalisme. Pour elle, il est difficile de faire confiance à ce type d’agence à cause de certains manquements. « Le plus souvent, ces agences ne possèdent pas d’assurance, aucune politique de gestion pour garantir la sécurité des passagers » , ajoute-t-elle.
En effet, il se rapporte que pendant les périodes de vacances, de congés, des individus en profitent pour s’installer de façon clandestine afin de faire du chiffre. Ceci au grand désarroi des structures reconnues de l’Etat. Pourtant, l’on se souvient encore des multiples appels à l’ordre des pouvoirs publics concernant ces attitudes inciviques et la fraude dans le transport. C’est dire que les mauvaises habitudes ont la peau dure. Suffisant pour interpeller une fois de plus la Direction des Transports routiers placée sous la tutelle du ministère des Transports, qui a le devoir de réguler le secteur. Elle qui est aussi chargée de « la coordination de l’ensemble des actions de sécurité des usagers de transports rou- tiers, en liaison avec les administrations et organisations concernées ; du suivi des organismes et structures charges des transports routiers ».