Juge en service au Tribunal de grande instance du Mfoundi à l’époque des faits, Mme Mimbe Ava Françoise épouse Dah se plaint d’avoir fait l’objet des violences physiques ayant entrainé des blessures au visage, la fracture du bras gauche. Elle exige à son supposé bourreau et à son employeur 87,5 millions de francs en guise de réparation du tort subi.
Mme Mimbe Ava Françoise épouse Dah, actuellement juge en service au Tribunal de grande instance (TGI) du Wouri, a laissé derrière elle une procédure judiciaire engagée contre M. Ottou Mveme Gaspard devant le TGI du Mfoundi. Les faits de tentative de meurtre et complicité de faux certificat médical reprochés à l’accusé, ancien employé de l’entreprise de ramassage d’ordures, Hysacam, remontent à l’époque où la plaignante était en fonction au TGI du Mfoundi. L’affaire qui s’achemine vers son terme, revenait à l’audience du 22 juillet 2022. A cette occasion, Me Ndzouba Marc, l’avocat de la plaignante, a présenté la demande de dommages et intérêts réclamés par sa cliente.
De manière globale, la magistrate sollicite une réparation de 87,5 millions de francs. L’avocat justifie cette demande en expliquant que Mme Mimbe Ava Françoise avait subi des sévices corporels qui lui ont valu une incapacité temporaire de travail de 60 jours. Il s’agit des blessures au visage et la fracture du bras gauche pour laquelle elle a subi une intervention chirurgicale. Un rapport médical, d’après l’avocat, établit que la plaignante ne peut plus faire pleinement usage de ce bras réduit à une incapacité permanente de 50%.
Rappelons que les débats de l’affaire se sont déroulés lors des audiences antérieures et l’accusé avait été déclaré coupable des charges retenues à son encontre. En fait, tout s’était passé au quartier Odza à Yaoundé, du côté du Collège adventiste de cette localité. Les faits, selon l’accusation, déclenchent autour d’un bac d’ordures. Mme Mimbe Ava Françoise qui rentrait de son sport matinal avait trouvé une dispute entre M. Ottou Mveme Gaspard et ses deux enfants venus verser les ordures. L’employé de Hysacam avait confisqué une des deux brouettes de la magistrate accusant les enfants de cette dernière d’avoir déversé les immondices hors du bac à ordures.
Faux certificat médical
En dépit de la recherche d’un arrangement amiable par la plaignante, l’accusé, qui tenait à ce que l’affaire se transporte à la brigade de gendarmerie d’Odza, avait refusé de restituer la brouette saisie que tentait de récupérer la magistrate. C’est ainsi que ce dernier avait dégainé sa fourche de travail qu’il avait asséné sur la tête de Mme Mimbe Ava dans le but de défendre la brouette. La plaignante, qui avait tenté de parer le violent coup, s’en tirait avec un bras cassé et de graves blessures sur le visage.
Entretemps, dans le but de créer une résistance contre les forces de l’ordre qui avaient été alertées, M. Ottou Mveme avait immédiatement appelé ses collègues en renfort. C’est lors de l’enquête préliminaire à la gendarmerie que l’accusé avait découvert que la plaignante est magistrate. Sous l’effet de la panique, l’accusé s’était écroulé par terre en simulant un évanouissement, d’après l’accusation. Le dossier avait été transmis au Tribunal de première instance d’Ekounou puis au TGI du Mfoundi, six mois plus tard. Une autre enquête ouverte permettra d’interpeller l’accusé qui avait alors été placé en détention provisoire à la prison de Yaoundé Kondengui.
Il est important de noter que l’accusé et son employeur avaient, d’après l’accusation, fabriqué un certificat médical pour les besoins de la cause qu’ils avaient joint à une correspondance adressée au ministre de la Justice (Minjustice). L’entreprise d’hygiène et salubrité et son employé demandaient au Minjustice de sanctionner la magistrate. Des investigations faites auprès des hôpitaux où ledit certificat médical était supposé avoir été fait ont démontré que ce document était faux. M. Ottou Mveme Gaspard avait déclaré que le certificat médical litigieux avait été établi par le chef d’agence Hysacam de Yaoundé. C’est la raison pour laquelle la plaignante a sollicité que cette entreprise, qui est civilement responsable dans cette affaire, supporte le paiement des dommages et intérêts qui sont réclamés à son employé.