Depuis quelques années, La région de l’Extrême-Nord au Cameroun et les provinces du Lac et du Chari Baguirmi au Tchad, sont confrontées à une dégradation accélérée de leurs écosystèmes dues au réchauffement climatique, entraînant entre autres, des températures élevées, une diminution des rendements agricoles, des ressources en eau de plus en plus limitées, une insécurité alimentaire croissante, la désertification ou encore des inondations causant la destruction des cultures, des habitations et des infrastructures.
Ces phénomènes climatiques, combinés à une pression démographique croissante et à l’exploitation excessive des ressources naturelles, notamment, des pratiques de surpâturage et la déforestation, menacent la stabilité écologique de la région du Sahel. Pour répondre à ces problématiques qui affectent particulièrement les communautés vulnérables de cette région, la Fédération luthérienne mondiale a mis sur pied un projet transfrontalier Tchad-Cameroun. Le projet intitulé «Adaptation climatique basée sur l’approche transformative du genre», a été lancé le 26 septembre dernier à N’Djamena, pour une durée de 28 mois. Il est financé par le gouvernement du Canada et soutenu techniquement par la Canadian lutherian world relief (Clwr).
Son objectif principal est de promouvoir des économies à faibles émissions de carbone et de renforcer la résilience aux changements climatiques dans la région du bassin du lac Tchad. Cela passe par la restauration de la fonctionnalité écologique des zones dégradées et l’amélioration du bien-être humain dans ces territoires fragilisés.
À travers les activités de reboisement, d’irrigation durable, de gestion des ressources en eau, de mise en place de champs-écoles paysans, ou encore de sensibilisation à la paix et à la cohésion sociale, le projet contribuera à rétablir un équilibre écologique et à restaurer la biodiversité locale tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés rurales. Pour accompagner les communautés locales dans la gestion des inondations, un problème récurrent dans la région de l’Extrême-Nord, des stratégies d’adaptation, telles que la construction d’infrastructures résilientes aux crues et la formation des populations à la gestion des risques climatiques, seront déployées afin de minimiser les impacts des inondations futures.
Au Cameroun, le projet s’étend sur 35 villages répartis dans les arrondissements de Kousséri, Logone Birni, Goulfey, Makary et Blangoua. L’aspect genre placé au cœur de cette initiative permet de s’assurer que les femmes, les jeunes filles et les autres groupes marginalisés participent activement aux processus de prise de décision et bénéficient des retombées économiques et sociales.
Les activités génératrices de revenus proposées, telles que la création de coopératives féminines et la formation en gestion des ressources naturelles, renforceront l’autonomie économique des femmes et contribueront à une distribution plus équitable des ressources. La cérémonie de lancement a vu la participation d’importantes autorités tchadiennes et camerounaises. Au terme de celle-ci, les parties prenantes ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération transfrontalière pour le bien-être des populations locales. Ce projet incarne l’espoir d’un avenir plus résilient pour les communautés du Sahel, où la durabilité environnementale et l’égalité des genres vont de pair pour bâtir des sociétés plus justes et plus prospères.