Il y a quelques années déjà, précisément le 29 juillet 2020, la soutenance de thèse de Paul Eric Nlep Biyiha à l'Université de Douala avait provoqué un véritable séisme médiatique. Intitulée « La présentation de vœux par et au Chef de l'Etat du Cameroun : 1982-2020 », cette thèse de doctorat avait cristallisé l'attention bien au-delà du monde universitaire.

Les réseaux sociaux étaient alors devenus le théâtre d'une joute oratoire mêlant ironie, scepticisme et quelques défenseurs de la recherche académique. L'avocat Sterling Minou avait ouvert le bal sur Facebook avec un commentaire mi-figue mi-raisin, soulignant l'originalité du sujet et félicitant par avance le doctorant.
Les personnalités publiques n'avaient pas manqué de réagir avec humour et provocation. Paul Mahel, journaliste et acteur politique, avait ironisé sur la multiplication de thèses portant sur des aspects protocolaires : « Hier c'étaient les silences présidentiels. Aujourd'hui c'est la présentation des vœux. Demain sans doute on aura le défilé du 20 mai et la réception au palais. »
Face à cette vague de critiques, quelques voix s'étaient élevées pour défendre la pertinence du travail. Gabin Bela Efouba appelait à ne pas juger sur un simple titre et soulignait l'importance de la recherche académique.

Cette soutenance avait mis en lumière les tensions entre pratiques universitaires et perception publique de la recherche. Au-delà des moqueries, elle soulevait des questions importantes sur l'analyse des rituels institutionnels et les modalités de la recherche académique au Cameroun.
Aujourd'hui, avec le recul, cette thèse reste un moment mémorable dans le paysage universitaire camerounais. Elle illustre la capacité des réseaux sociaux à transformer un événement académique en fait de société, révélant les dynamiques sociales et intellectuelles du pays.