Interpellé pour vol de «zouazoua », samedi dernier aux environs de 5h, la dépouille du mis en cause a été découverte le lendemain matin.
Une marée humaine envahit la cour de la brigade de gendarmerie de Loum, département du Moungo, région du Littoral. Furieuse, les populations veulent y voir clair sur le décès du jeune Ledoux, 18 ans, dans l’une des cellules de cette brigade. Lui qui, 24 h plus tôt, était interpellé, plein de vie par les forces de maintien de l'ordre à son domicile. Les éléments de la gendarmerie lui reprochaient alors les faits de vol de «zouazoua », suite à une accusation portée par l'un de ses voisins, vendeur de carburant frelaté. Interpellé samedi matin aux environs de 5h, il sera retrouvé pendu à une corde le lendemain, dimanche, 11 septembre 2022. «Les gendarmes sont arrivés à la maison aux environs de 5h.
Ils ont immédiatement identifié et interpellé mon petit frère. Ils n'avaient aucun mandat, et mon frère n'avait par le passé reçu aucune convocation venant de la police ou de gendarmerie», explique le frère aîné du défunt qui dit ne pas comprendre les circonstances de la mort de son frère cadet retrouvé pendu à une corde dans sa cellule. Ce qui pour les gendarmes n'est autre qu'un suicide par pendaison. «C'est un individu qui se serait suicidé dans l'une des cellules de la brigade de Loum. Le procureur de la République a dépêché l'un de ses substituts qui était là. La situation est bien suivie. Les médecins étaient également là pour faire les constatations pour les procédures d'usage. Nous avons foi que les éléments permettront d'établir la vérité sur cette affaire», note Martin Fabrice Nfono, sous-préfet de Loum.
Des déclarations qui ne rassurent pas les proches du défunt. Encore moins, les populations de ce quartier. «La distance entre le sol et le plafond de sa cellule est d'environ 4 à 5 m. Je suis surpris que le commandant de cette brigade parle d'un suicide. Comment a-t-il fait, tout seul dans sa cellule, sans aucun support, pour atteindre le plafond, y attacher son vêtement et s'en servir pour se suicider? », s'interroge le père de la victime, qui ne croit pas à la thèse du suicide. La famille du défunt et les populations de Loum exigent la lumière sur cette affaire. Le sous-préfet appelle au calme.