Depuis les dernières condamnations des leaders du MRC, par les instances judiciaires camerounaises,ce parti politique semble avoir changé d’idéologie, de ton et même de méthode.
Tout avait commencé lors de la cérémonie avorté de la dédicace de l’un des ouvrages du Professeur Kamto à Douala. Un avortement qui a conduit à des écarts de langage et à une radicalisation, comme à leurs habitudes, des militants dudit parti politique. Une radicalisation qui a d’ailleurs conduit, d’une part, à une sortie musclée du Ministre de l’Administration Territoriale, Monsieur Paul Atanga Nji, d’autre part, à un appel au boycott et à un sabordage des infrastructures dédiées à la CAN Total Energie 2021, surtout que, comme d’un commun accord, certains militants du MRC se faisaient condamner par la justice camerounaise. On s’attendait à vivre une réaction violente des membres de ce parti et surtout de leur leader, mais que non ! Au lendemain de la cérémonie d’ouverture de la CAN, le Professeur Maurice Kamto demandait à ses militants de militer pour le succès total de la CAN.
Encore que cette initiative avait une coloration politique tentée d’une volonté de récupération de tout succès de la CAN après un travail d’équipe largement mené par le Gouvernement avec en tête le Président Paul Biya. Mais, ce n’est pas tout ! Le 11 Janvier dernier, Me Ndong Christopher Nveh signait un communiqué rappelant à tous les membres et militants du MRC à s’inscrire massivement et le plutôt possible sur les listes électorales de l’organe en charge de l’organisation et de la supervision des élections au Cameroun : ELECAM. Scandale total à la lecture de ce donc, surtout lorsqu’on sait que le MRC avait boudé toute construction politique à partir d’une électorale qui est prise en charge par ELCAM. Le code électoral camerounais serait il d’un coup devenu acceptable et même consensuel ?
Certains analystes n’hésitent pas à voir dans cette nouvelle approche du MRC, une stratégie offensive. En effet, pour eux, conscient du fait que les différentes condamnations ont suscité la compassion, attiré l’attention sur eux et renforcé l’idée de martyr, le MRC peut aujourd’hui capitaliser sur une inscription massive sur les listes électorales dans son intérêt. Ce qui n’a pas toujours été le cas, hors mis les joutes oratoires fondées sur les prétentions légitimes de tous partis politiques avant une échéance qui ont toujours prévalues. D’autres, par contre, voient dans ce changement, une prise de conscience d’un rapport de force déséquilibré, et une intégration des idées démocratiques au sein du MRC. Autrement dit, le parti du Professeur Kamto sort progressivement de la clandestinité dans laquelle il s’était enfermé volontairement, pour prendre le chemin de la démocratie tant voulue et souhaitée par les Camerounais. Et c’est tout le bien qu’on peut souhaiter à se parti qui a déjà causé de nombreux maux à ses militants qui en souffrent énormément aujourd’hui.