D'après les informations exclusives de Jeune Afrique, trois personnalités clés jouent un rôle crucial dans le maintien de la stabilité institutionnelle pendant l'absence prolongée du président Biya. Portrait de ces figures essentielles du pouvoir camerounais.
Le long séjour genevois de Paul Biya a mis en lumière l'importance stratégique de certaines figures institutionnelles. Selon les révélations de Jeune Afrique, trois personnalités se sont particulièrement distinguées dans la gestion des affaires de l'État durant cette période sensible.
Joseph Dion Ngute, le gardien de l'ordre gouvernemental
Depuis Yaoundé, le Premier ministre s'est imposé comme le garant de la discipline gouvernementale. Une source proche de la primature confie à Jeune Afrique : "Face aux initiatives intempestives de certains ministres, Dion Ngute a dû faire preuve d'autorité." Son intervention ferme auprès de Paul Atanga Nji et Henri Eyebe Ayissi, qui avaient outrepassé leurs prérogatives concernant la santé du président, témoigne de sa détermination à maintenir l'ordre institutionnel.
Marcel Niat Njifenji, le successeur constitutionnel sous pression
À 90 ans, le président du Sénat reste une pièce maîtresse du dispositif institutionnel camerounais. Malgré ses propres soucis de santé et une hospitalisation à Paris, sa convocation urgente à Genève souligne son importance stratégique. "Sa présence aux côtés du président était cruciale pour la préparation de la session parlementaire de novembre", révèle à Jeune Afrique un proche du Sénat. Son hospitalisation actuelle à Genève ajoute une couche de complexité à l'équation institutionnelle.
Aboubakary Abdoulaye, l'influence septentrionale
Premier vice-président du Sénat et lamido de Rey Bouba, il représente un maillon essentiel du pouvoir dans le Nord. Une source sénatoriale confie à Jeune Afrique : "Son influence dans la région septentrionale en fait un acteur incontournable pour la stabilité du régime." Sa récente convocation à Genève, après des tentatives de déstabilisation, confirme son statut privilégié auprès du président.
Ces trois personnalités forment un triangle institutionnel dont l'équilibre est crucial pour la stabilité du régime. "Chacun joue un rôle spécifique et complémentaire", analyse pour Jeune Afrique un observateur averti de la vie politique camerounaise. Leur positionnement respectif dessine les contours d'une architecture institutionnelle complexe, garante de la continuité de l'État.