Actualités of Thursday, 14 July 2022

Source: Le Jour du 14-7-2022

Cameroun : comprendre les casses au marché Acacia Yaoundé 6

La sonnette d’alarme est donnée La sonnette d’alarme est donnée

Le maire de cette commune, Jacques Yoki Onana, a dû intervenir pour stopper les destructions des étals mercredi 13 juillet 2022

«Awara est là, Awara est là ». Le camion avec l’insigne de la Communauté urbaine de Yaoundé est repéré de loin par des commerçants ayant fait de la brouette leurs comptoirs. La sonnette d’alarme est donnée. Les commerçants courent dans tous les sens, ballots d’habits, chaussures et autres marchandises en main ou sur la tête. Ils tentent de mettre leurs articles à l’abri. « Mon frère, s’il te plait arrête un peu ma bâche, on met ça vite dans la boutique de ma sœur», supplie une quinquagénaire, la voix tremblante.

Il est 11h. Nous sommes au marché Acacia. Tous les étals exposés sur le trottoir et à deux mètres de la chaussée sont détruits. Les gros bras, armés de haches et de machettes, démolissent tout. Les policiers présents sur les lieux tiennent la foule à bonne distance. « Arrêtez ça, on va tout porter », laisse entendre l’un des hommes en tenue. Les commerçants sont tous dans l’émoi : « Vous n’avez pas de famille ? Imaginez qu’on fasse ça à l’un des vôtres. Si on vole, vous allez nous mettre en prison. Maintenant qu’on se débrouille, vous nous ridiculisez de la sorte », lance un des marchands qui a vu tous ses vivres écrasés. Aucune prise de vue n’est autorisée. Ceux qui essayent de faire des vidéos de la scène voient leurs téléphones arrachés. « Tu filmes quoi ?

C’est pour quoi faire ? », interroge un des policiers, le ton grave, après avoir pris de force le téléphone d’un conducteur de moto qui tente de réaliser une vidéo amateur. Les cris et les éclats de voix à n’en plus finir. Le maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 6, Jacques Yoki Onana, essaye tant bien que mal de rejoindre sa mairie, malgré les embouteillages. Peine perdue. L’autorité administrative descend de son véhicule pour s’enquérir de la situation. Les commerçants s’en réjouissent.

« Nous avons un maire. Le voilà ! Remettez nos marchandises. Bande de ... », clame la foule, surchauffée. Le maire visiblement en colère exige aux agents de la communauté urbaine de remettre tout ce qui a été confisqué. Le soulagement se lit sur les visages des commerçants malgré que certains aient perdu leurs comptoirs. Le maire est applaudi et les agents de la Communauté urbaine hués