Le Conseil de l'Ordre des Avocats du Cameroun est au cœur d'une vive polémique suite à la décision de débloquer 400 millions de francs CFA pour la construction de son futur siège. Cette décision, datée du 14 octobre 2024, soulève de nombreuses interrogations parmi les membres de la profession et met en lumière des tensions internes profondes au sein de l'ordre.
Alors que les élections au barreau sont prévues le 18 janvier 2025, certains avocats accusent l'équipe dirigeante actuelle, menée par Mbah Eric Mbah, de vouloir instrumentaliser ce projet de construction à des fins électorales. Le président du Conseil de l'Ordre, qui a déjà officialisé sa candidature pour un second mandat, fait face à des critiques de plus en plus pressantes de la part de ses confrères qui voient dans ce projet une stratégie de campagne déguisée.
Les critiques pointent plusieurs zones d'ombre dans ce projet qui soulèvent de nombreux doutes sur sa légitimité et sa transparence. Les avocats exigent des éclaircissements sur les conditions précises d'attribution du marché de construction. Ils s'interrogent notamment sur l'identité des entreprises ayant répondu à l'appel d'offres, le processus de sélection du prestataire et les critères ayant conduit au choix final. La lenteur de la communication officielle, qui a mis plus d'un mois avant de rendre publique cette décision, renforce encore les soupçons de malversation.
Une source au sein du Conseil, ayant requis l'anonymat, affirme que le mandat des membres du Conseil est expiré depuis sept mois, ce qui rendrait cette décision encore plus contestable. Elle décrit une atmosphère de tension où certains membres tentent de forcer le passage en utilisant des moyens détournés. Cette situation met en lumière les divisions profondes qui traversent actuellement l'ordre des avocats camerounais.
Le projet de construction d'un nouveau siège intervient dans un contexte électoral particulièrement sensible. Les enjeux sont importants pour les différents candidats qui s'affronteront le 18 janvier prochain. Mbah Eric Mbah, actuel président, semble vouloir consolider sa position en engageant ce projet d'envergure, malgré les critiques de plus en plus nombreuses de ses confrères.
Au-delà du simple projet immobilier, c'est toute la gouvernance de l'ordre des avocats qui est aujourd'hui remise en cause. Les accusations de tentative de détournement de fonds et de manipulation électorale sapent la crédibilité de l'institution et soulèvent des questions fondamentales sur la transparence et l'éthique au sein du barreau camerounais.