Malvoyants, malentendants, personnes à mobilité réduite, personnes autistes entre autres, ils étaient tous représentés ce 13 septembre 2023 au centre multifonctionnel de Bepanda dans le cadre d’une campagne de sensibilisation sur la connaissance de leurs droits, campagne organisée par la Plateforme régionale des organisations des personnes handicapées du Littoral.
Bon à savoir, les personnes handicapées eût égard à leur état physique, voire psychologique sont des personnes plus que vulnérables, aussi constituent-elles une couche sociale à protéger. Bien plus, ces personnes ont des droits qui ont été édictées depuis la Convention des Nations unies jusqu’au niveau des États qui l’ont ratifiée y compris le Cameroun, dans les collectivités territoriales décentralisées, les personnes handicapées sont une catégorie sociale à qui des privilèges sont reconnus.
Les personnes vivant avec un handicap ont en effet des droits au-delà des droits que devrait avoir tout être humain : des droits qui ne sont pas de simples droits humains mais des droits qui sont liés à leur condition physique ou psychologique, édictés et protégés par les textes : droit à l’instruction, droit au travail, droits civiques et politiques, droit d’être élu et d’être électeur, droit de participation à la vie politique au niveau local, entre autres.
Une campagne de sensibilisation sur desdits droits vient d’être menée au Centre multifonctionnel de Bepanda Douala par la Plateforme régionale des organisations des personnes handicapées du Littoral, sous la coordination du délégué régional de la plateforme, Jean Pierre Fopa, et en présence de la représentante du Délégué régional des affaires.
Déjà il faut savoir que la personne handicapée au-delà de sa pièce officielle d’identification en tant que citoyen, a droit à une pièce qui atteste de son statut d’infirmité, la carte d’invalidité qui s’établit dans toute représentation du ministère des Affaires sociales. Cette pièce lui sert à réclamer ses droits et chaque fois cela tend à être méconnu. En sus de la Convention des Nations unies qui édicte les droits les plus fondamentaux sus-évoqués, la Charte africaine du droit au bien-être et du droit de l’enfant, la Constitution camerounaise elle-même protège la personne handicapée au niveau de son préambule, avec les textes subséquents que sont la Loi du 13 avril 2013 en ses articles 24, 28 et 29, et son décret d’application qui est intervenu en 2018.
Cette loi prévoit l’exemption partielle ou totale du paiement des frais de scolarité pour les personnes handicapées et même pour les enfants des personnes handicapées dans les établissements scolaires publics.
Représentativité encore mineure dans les institutions
Dans certaines dispositions il leur est exempté la légalisation de certaines pièces officielles, lorsque cela n’est vraiment pas nécessaire pour la validité de leurs dossiers. Ces dispositions ont été rappelées par Innocent Sielahe de l’Association Handi-Education.
Au-delà de leur participation à la vie civique et politique comme tout citoyen d’ailleurs, le Code des Collectivités territoriales décentralisées consacre la représentativité des différentes catégories sociales et notamment les femmes, les jeunes et les personnes handicapées dans la constitution des listes de candidature aux différentes élections locales, régionales et nationales.
Jusqu’ici force est de constatée que cette représentativité est encore mineure dans les institutions. Voilà pourquoi Jean Pierre Fopa, handicapé moteur et chef d’entreprise bien connu qui est établi face salle des fêtes d’Akwa à Douala, a demandé à ses congénères de se mobiliser lors des élections afin que leurs voix soient fortement entendues au point où l’on soit en mesure d’élire massivement des personnes handicapées au sein et à la tête de certaines Ctd.