Dans un communiqué rendu public le 12 mai 2022 à Douala, l’Association des entreprises d’électricité et d’Eau du Cameroun (Aseelec) annonce un débrayage qui prendra effet à compter 29 mai 2022 sur l’étendue du territoire national.
Ras-le-bol ! Les membres de l’Aseelec qui sont pour la plupart prestataires de la société distributrice de l’énergie électrique au Cameroun, ont déposé un préavis de grève d’une durée 15 jours auprès d’Enéo avec ampliation aux administrations et autorités de tutelle, conformé- ment aux règles et usages en la matière.
Ces entreprises qui font essentiellement dans la maintenance technique et les installations des réseaux, disent observer un arrêt des travaux sur tous les réseaux électriques à compter du 29 mai prochain. Elles évoquent les mauvaises conditions contractuelles avec la multinationale mais surtout des arriérés des prestations évalués à plus de 5 milliards de francs, des factures impayées qui datent de 2015 à nos jours, pendant que les Directeurs généraux se succèdent à la tête de l’entreprise.
Déjà l’année dernière avec Eric Mansuy ils avaient annoncé un débrayage avant de revenir en de meilleurs sentiments parce que des promesses leur avaient été faites.
Avec le nouveau Directeur général, Patrick Eeckelers, nouvellement installé il y a quelques mois seulement, les responsables de ces entreprises ont adressé une demande d’audience depuis plus d’un mois qui est restée sans suite. D’autres parts, on leur faire dire que le chef comptable est absent depuis plusieurs mois, comme si pour une grande entreprise comme Enéo l’absence d’un individu a lieu de paralyser le fonctionnement ou même la continuité du service.
Moyens humains, techniques et financiers
Pour les membres de l’Association, la goutte d’eau qui fait déborder le vase selon les propos du président national Simon Lapnet, c’est un nouveau contrat d’adhésion qui leur est imposé et qui réduit les prix de leurs prestations par quatre, ce qui est inacceptable selon eux au regard des moyens humains, techniques et financiers qu’ils engagent pour accomplir les missions qui leur sont confiées.
Bien plus, ils ont des exigences sur les plans technique et sécuritaire, des exigences auxquelles ils sont astreints dans leurs prestations, des exigences d’hygiène, sécurité et environnement notamment. Le président de l’Aseelec Simon Lapnet fait observer par exemple qu’en ce qui le concerne, lui qui fait dans la fabrication des poteaux en béton, les prix des matériaux de construction tel que le ciment et le fer ont augmentés sur le marché, tandis qu’Enéo continue d’appliquer les prix d’il y a cinq ans.
Entre temps, bien d’entreprises prestataires ont mis la clé sous le paillasson faute d’avoir été payé ; bien plus grave encore, de nombreux employés ont payé de leur vie dans les chantiers. Et ce qui est encore équerrant c’est qu’Enéo ne semble pas prendre en compte toutes ces données, pour que les rapports avec ses prestataires s’améliorent. Pour relever le caractère discriminatoire envers les prestataires nationaux, Simon Lapnet relève fait observer des entreprises multinationales qui sont aussi prestataires chez payés en catimini, pendant que les factures des nationaux trainent ad vitam aeternam.