Actualités of Monday, 18 November 2024

Source: Le Messager

Cameroun: enfin un consensus sur le prix de la bière.

La nouvelle rassure les consommateurs La nouvelle rassure les consommateurs

Cameroun: enfin un consensus sur le prix de la bière.



Une semaine après le communiqué du ministre du commerce mettant en garde les tenanciers des débits de boissons, ces derniers continuent de plaider pour un recul des autorités.

Contrairement aux informations véhiculées dans certains médias il n’y a pas eu augmentation des prix de la bière malgré les pressions multiples que subissent les acteurs du secteur. Pandémie du covid 19, exposition du fret maritime, hausse des prix de matières premières, hausse du droit d’Assise, augmentation du coût du gaz, de l’électricité, les producteurs de l’industrie brassicole sont au bord de l’implosion. Les distributeurs n’ont pas attendu, ils ont augmenté de manière unilatérale prétextant la hausse des charges liées à leurs activités.

Le 16 mai 2024 le ministre du commerce avait programmé une séance de travail avec les acteurs du secteur brassicole pour une réflexion sur les prix des boissons. N’ayant pas abouti à un consensus, cette rencontre n’avait pas dissuadé les détaillants qui depuis plus de huit mois, étaient passés de 650 à 700 FCFA pour certains, d’autres avoisinant les 25 % du prix conseillé. Une hausse unilatérale qui ne profitait pas à toute la chaine, notamment aux producteurs, entrainant une rareté des produits sur le marché.

« Ce qui est en train de se pratiquer aujourd’hui c’est l’officialisation de ce qui était , nous nous disons que nous sortons du noir pour la lumière , et si ça peut aider les entreprises a finir leur programme d’investissement pour le Cameroun et libérer facilement les produits afin que les distributeurs les apportent aux pieds de nos établissements ce serait une bonne chose » explique Valery Ntendie ,président du coordonnateur national du Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun (Synedebocam) .

Depuis huit mois l’on a observé une hausse de plus de 25% des prix conseillés à la vente dans les points de ventes, et les acteurs de l’industrie brassicole ont pris acte de cette hausse qui ne date pas d’aujourd’hui. Acheteurs, le groupe Boissons du Cameroun, les grossistes et barman se sont mis d’accord pour une juste répartition de cette hausse, pour que les producteurs comme les barman et grossistes puissent tirer leur épingle du jeu.

« Aujourd’hui on peut réellement parler de consensus sur l’augmentations de la bière pour des frais d’enlèvement. Tous les acteurs qui existent dans le secteur ont donné leur accord pour l’augmentation de ces frais d’enlèvements. Il était assez compréhensible qu’on essaye de trouver les palliatifs, des compromis afin que l’industrie brassicole ne meurt pas. Nous avons des éléments que depuis quelques années il y a eu de sévères crises, des tensions, des pénuries de boissons. On a donné la possibilité aux brasseries de prendre dans une niche qu’on s’était déjà créé, et ceci au grand dam du consommateur finale qui, avec le retour à la production pourra boire un produit de son choix, on ne sera plus dans le régime de gout forcé » Valery Ntendie.
Le Synedebocam est rejoint dans ses propos par le Syndicat National des Exploitants des Débits de Boissons du Cameroun (SYNEDEBOC), son président Tapa Roger explique qu’il y avait par le passé un flou sur l’application des prix car celui du ministère du commerce ne tenait pas compte de la catégorisation des bars, dans un contexte Camerounais où 98% de bars font des ventes à la consommation directe.

« Les camerounais aiment rester autour d’une table, ils aiment rester autour d’une table, ils aiment discuter en prenant un pot, ils n’ont pas de soucis sur les nouveaux prix, leurs problèmes c’est la rareté des bières, les clients ne trouvent plus leurs goûts dans les bars. » précise Roger Tapa.

Le message du ministre du commerce est clair, le prix public conseillé n’a pas changé, il est de 650 FCFA pour les ventes à emporter, d’où l’importance d’établir une différence entre les différents types de détaillants. « Le prix public conseillé est normalement pour les ventes emportées et les supermarchés. Dans les bars, chaque service a un coût et le barman joint ce coût à la bouteille. Quel que soit le cas la bière sera vendue au prix du service que le barman offre. » explique Valery Ntendie car lorsque vous allez au restaurant, vous ne payez jamais votre bière à 650 FCFA , la bière coûte 4000F au Hilton , elle est à 1500 dans les snack qui offrent aux consommateurs un espace climatisé et des glaçons .

Roger Tapa estime que 98 % des bars au Cameroun sont dans la vente à consommer sur place, une pratique adoptée par certains super marchés qui prévoient des espaces pour une consommation direct de la bière. La prestation est différente partout et donc par conséquent on peut trouver toute une échelle de prix selon l’endroit, les aménagements, le petit bistro du quartier fait tourner son ventilateur, achète du savon pour nettoyer les verres et recrute un serveur.

Une visite dans les points de ventes permet de constater chez les clients consommateurs une préoccupation n’ayant rien à voir avec les prix pratiqués, tous dénoncent la rareté des bières sur le marché, Il est désormais difficile d’entrer dans un bar et trouver la marque qu’il désire, une observation partagée par le Synedeboc .