Actualités of Saturday, 21 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : l’opposition tue les derniers espoirs du peuple

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Dans un paysage politique camerounais en ébullition, l'idée d'une coalition de l'opposition suscite autant d'espoirs que de controverses. Alors que les échéances électorales se profilent à l'horizon, les leaders de l'opposition peinent à trouver un terrain d'entente, révélant les profondes fractures qui traversent le camp anti-gouvernemental.


Cabral Libii, figure montante de l'opposition et leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a récemment jeté un pavé dans la mare en proposant deux méthodes pour désigner un candidat unique de l'opposition : des primaires ou un tirage au sort. Ces suggestions, bien qu'accueillies avec scepticisme par certains, ont le mérite de relancer le débat sur la nécessité d'une union des forces d'opposition.

"Les primaires pourraient être une solution démocratique", affirme un analyste politique sous couvert d'anonymat, "mais elles soulèvent de nombreuses questions sur leur organisation et leur transparence." En effet, dans un pays où la méfiance règne, la crainte d'une infiltration du processus par le pouvoir en place est palpable.

Quant au tirage au sort, il a été qualifié de "proposition manquant de sérieux" par plusieurs observateurs. "Imaginez que le sort désigne un candidat peu connu comme Jean Njeunga, comment justifier ce choix face à l'électorat ?", s'interroge un militant de l'opposition.


Au cœur de ces débats se trouve Maurice Kamto, leader charismatique du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Selon plusieurs sources proches de l'opposition, la position de Kamto serait inflexible : "C'est moi ou rien", résume un membre d'un parti rival, qui souhaite garder l'anonymat.

Cette attitude supposée de Kamto suscite de vives critiques au sein même de l'opposition. "Comment peut-on prétendre diriger une coalition quand on n'a ni élu, ni véritable force politique sur le terrain ?", s'indigne un cadre d'un autre parti d'opposition. Ces critiques pointent du doigt ce qu'ils considèrent comme les faiblesses actuelles du MRC : absence de représentation parlementaire, difficultés à mobiliser à l'échelle nationale, et un leadership contesté.

Les partisans de Kamto, eux, défendent leur champion. "Maurice Kamto a prouvé sa stature d'homme d'État lors de la présidentielle de 2018. Il est le seul à pouvoir rassembler toute l'opposition", argue un membre du MRC.


Face à ces divisions qui menacent de paralyser toute tentative d'union, des voix s'élèvent pour appeler à la responsabilité des leaders de l'opposition. "L'heure n'est plus aux ego surdimensionnés, mais à l'intérêt supérieur du Cameroun", plaide un activiste de la société civile.

Tous les regards se tournent particulièrement vers Maurice Kamto. Sa décision de soutenir ou non un autre candidat, si la situation l'exigeait, est attendue avec impatience. "Ce sera le test ultime de son patriotisme et de sa capacité à dépasser ses ambitions personnelles", estime un observateur politique.


À l'heure actuelle, la formation d'une coalition de l'opposition au Cameroun semble relever du défi. Les débats houleux qui agitent la scène politique reflètent non seulement les ambitions personnelles des leaders, mais aussi les profondes divergences stratégiques et idéologiques qui existent entre les différentes formations.

"La vraie question est de savoir si l'opposition veut vraiment du changement ou si elle se contente de jouer les faire-valoir du régime en place", s'interroge un éditorialiste local. Dans ce contexte tendu, la capacité des leaders de l'opposition à trouver un compromis et à présenter un front uni face au pouvoir sera déterminante pour l'avenir politique du Cameroun.

Alors que le pays fait face à de nombreux défis, tant économiques que sécuritaires, l'opposition camerounaise se trouve à la croisée des chemins. Saura-t-elle surmonter ses divisions pour proposer une alternative crédible aux Camerounais ? La réponse à cette question pourrait bien façonner l'avenir politique du pays pour les années à venir.