Actualités of Tuesday, 31 January 2017

Source: journalducameroun.com

Cameroun: la Fédipresse opposé aux menaces du CNC

Le torchon brûle entre la Fédipresse et la CNC Le torchon brûle entre la Fédipresse et la CNC

Les éditeurs de presse mettent le CNC en garde contre toute tentative de suspension ou d’interdiction des organes de presse qui relayent les informations sur la crise dans les régions anglophones  

Le torchon brûle entre la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) et le Conseil national de la Communication (CNC). En effet, le CNC a récemment menacé de fermer plusieurs organes de presse qui couvrent et relayent les manifestations des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

De son côté, la Fedipresse s'inscrit en faux contre cette approche du régulateur qui considère le travail des journalistes sur ledit sujet comme une «atteinte à la forme républicaine, à l'unité et à l'intégrité territoriale et aux principes démocratiques qui régissent l'Etat». D'ailleurs, l'Organisation professionnelle dénonce une approche «confuse» du CNC sur la question de la sécession, qui est une atteinte à l'intégrité territoriale, et celle du fédéralisme, qui est une des formes que peut adopter d'un Etat républicain, dans lequel le Cameroun a vécu d'octobre 1961 à mai 1972. Les patrons de presse camerounais estiment que la restriction que tente d'imposer le CNC n'est rien d'autre que «la fin du journalisme».
 

Une limitation de la liberté de presse préjudiciable à l'image du Cameroun
Pour la Fedipresse, la démarche actuelle du CNC représente une tentative de limitation de la liberté de presse qui pourrait porter gravement atteinte à l'image de marque du Cameroun. L'organisation dénonce le fait que l'Etat n'agisse que pour réprimer la presse et demeure aux abonnés absents, lorsqu'il s'agit de la viabilité économique et du développement de celle-ci.

Même son de cloche du côté de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui appelle les autorités camerounaises à mettre fin aux menaces contre les médias et les journalistes. Les organisations professionnelles de presse fustigent également le musellement de la liberté d'expression avec le blocage de l'Internet dans les régions anglophones du Cameroun depuis le 17 janvier 2017.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, des régions anglophones manifestent depuis décembre dernier pour un fédéralisme de l'Etat camerounais. D'aucuns même prônent la sécession, dénonçant la marginalisation de ces régions. L'absence d'Internet empêche les populations locales d'utiliser les réseaux sociaux pour échanger des informations sur les manifestations de protestation. Sachant que les médias ne sont pas autorisés à couvrir ce soulèvement.