Le coût élevé de la dot dans certaines aires culturelles du Cameroun retarde, au pire empêche certains couples dans la régularisation de leur statut matrimonial.
La dot constitue de plus en plus un obstacle pour plusieurs ménages qui nourrissent pourtant l’envie de légaliser leur union aux yeux de la loi et ceux du Seigneur. Jonas Tsimi et sa concubine Marilyne Ngah Ze, tous deux originaires du département de la Lékié, sont victimes de cette cherté du mariage coutumier chez les Fang-Beti.
En couple depuis 15 années, ces derniers ne parviennent pas toujours à se marier. En cause, le manque de moyens financiers nécessaires pour braver l’étape du mariage coutumier. Ce vendeur à la sauvette a pourtant voulu honorer sa compagne il y a dix années de cela.
« Après cinq ans de vie commune, ma famille et moi sommes allés au village de ma femme demander sa main. Au sortir de cette concertation, on a mis à notre disposition une longue liste sur laquelle était mentionnée toutes les choses qu’on devait se procurer pour que cette célébration ait lieu. De la nourriture, plusieurs articles et même de l’argent en espèce, le tout évalué à un peu plus de cinq millions de Fcfa. Une cagnotte pas facile à réunir au regard des charges que je dois remplir au quotidien pour la survie de ma petite famille », confie ce quarantenaire.
Sa femme avait pourtant pris le soin d’aller expliquer à ses parents la situation financière précaire dans laquelle évoluait sa famille avant cette rencontre. Hélas, rien n’a changé. « Quand on m’avait remis la liste des choses à acheter, j’ai tout de suite été découragé car je ne savais pas où je pouvais réunir autant d’argent. J’ai jalousement gardé ce document dans l’espoir que ma situation sociale change un jour », poursuit Jonas.
Tout comme ce couple, nombreuses sont ces personnes qui accumulent des dizaines d’années de concubinage mettant au monde de nombreux enfants sans pour autant officialiser leur relation. Les plus courageux saisissent davantage l’occasion des mariages collectifs organisés par l’Etat camerounais pour braver cette épreuve, ô combien difficile pour le camerounais moyen.